1 Film...2 Titres...3 Visions...une célébration oxygénante, romantique et critique...

Nouvelle comédie de Michel Hazanavicius, fraîchement sortie au cinéma à la suite de sa présentation en ouverture du festival de Cannes 2022..."Z" ou "Coupez", peu importe comme vous l'appelez...est une production de 2h...un film de printemps...un truc bizarre...une triple vision...une piece en trois actes...

Un premier acte, sous la forme d'hommage, à travers ce petit court métrage de 40 minutes, un bonne série B de zombies aux relents japonisants...à la colorimétrie exagérée, au grain imparfait, aux faux raccords volontaires, aux incohérences scenaristiques, à l'humour vulgaire, aux protagonistes caricaturales, aux plans de caméras ratés, aux effets rétro, à la musique déjanté...volontairement décalé, surfait, grossier...nous offrant à la fois une lettre d'amour au cinéma horrifique à bas coûts...propre à la culture nippone qu'à l'univers des Nuls...qui à vu émerger ce réalisateur et construit notre imaginaire d'adolescent prébubaire, rigolant bêtement au conneries de ce groupe d'humoristes, s'éclatant entre eux autant que nous amusant pendant nos repas du mercredi soir...servant ici un retour attachant pour tout les amateurs de ces grandes années de Canal + et de l'esprit de liberté et naïveté qui en découlaient...


Un deuxième acte...sous le prisme d'une comédie plus contemporaine, prequelle du premier, sorte de plongée dans l'arriere decor, plus élégante, plus pausée, plus réfléchie...tout en gardant l'humour et le talent de ce scénariste...métaphore, satire, critique voire cartathie autour du théme de la production audiovisuelle, de l'industrie du cinéma, de la liberté de création, des difficultés de tournage, de la gestion humaine, de l'économie moderne de cet art, des différences culturelles, des métiers de l'ombre, de l'évolution des goûts, du respect du spectateur...à la fois une démarche narrative personnelle...une volonté pédagogique universelle...une réflexion commune...servant ici autant de justification à cette mise en abîme...d'explication vis à vis de la première partie...nous questionnant et nous attachant vis à vis de ce petit monde rarement mis en lumière ou a l'honneur...


Une troisième acte...à travers sa conclusion, partie finale, entremelant finement les deux premiers actes, jouant constament avec les deux...célébrant autant le retour au premier plan de Romain Duris et de Berenice Bejo...tout deux éclatant, amusant, touchant, rayonnant...d'un réalisateur au combien sincère dans ces créations...la comédie intelligente, inherente aux productions indépendantes plus libre, profonde, sensible tout en restant rigolote et non putaclick, en opposition avec ces comedies populaires, financées a la va vite, histoire de gavé des abonnés de plate-forme bien connue, bien sous tout rapport, faussement vulgaire, abrutissante, surfant sur les modes actuelles ou les acteurs tendances...que la famille du cinéma, autant les connus que les inconnus, mais aussi la famille tout court, le cercle amicale abri, cocon l'amour, la fraternité et la collaboration, le sens du partage et l'entraide lors de nos emmerdes, qu'elles soient personnelles ou communes, la bienveillance envers autrui...et surtout l'envie de se et de faire plaisir...nous offrant pour le coup une bulle de bonheur, de réjouissance, d'oxygénation...matériel idéal pour ouvrir un célèbre festival de cinéma...que pour contrebalancer avec la morosité actuelle...jouant avec nos émotions et notre amour pour le 7eme art...


C'est donc, un coup de cœur personnel, à la fois régressif et jubilatoire via cette première partie...intellectuel et pédagogique sur sa deuxième et émotionnel, réconfortant sur sa totalité...c'est un film à la fois de cinéphile, d'amateur de comédie et de curieux d'expérience singulière...c'est une proposition à la fois rétro, contemporaine et novatrice...c'est un peu des "Nuls l'émission", d' "OSS 117" que de "The Artiste"...donc un pot pourri de l'univers de ce type aimant et sincère, que j'aime profondément...c'est un plaisir qu'il s'est offert et un plaisir qu'il nous offre...c'est sortir de la salle avec la banane et repu...c'est chef-d'œuvre...Coupez........générique de fin...ah non...ultime blague après celui-ci.....

AlMomoSan87
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le 20 mai 2022

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