Tu devineras jamais mon pote !


Je suis covidé ! Mais covidé de chez covidé. Covidé jusqu'à ma putain de moelle glacée comme un sourire de Sandrine Rousseau.
Covidé comme le premier des pangolins élu par le parti Communiste Chinois: Petit père des peuples.
Pas ce genre de covid où tu toussotes dans ton coude en atteignant péniblement un triste 37°5. Non mon pote, un vrai covid d'homme, un covid de Chinois ! Un covid aux yeux bridés avec un pur sourire de serveur de resto Vietnamien qui t'annonces qu'il ne prend que du cash. Une vraie saloperie virale qui s'insinue en toi sournoisement comme un refrain de Vianney, te ronge doucement ta putain de vitalité exactement comme un refrain de Vianney et te fout à terre complètement laminé comme un putain de refrain de Vianney.


Pis c'est vicieux cette merde.
Ça te regarde pas dans les yeux quand ça te baise, ça te prend à la surprise, insidieusement. C'est une levrette de Rocco Siffredi en guise de souvenir de ton premier voyage à Rome en lieu et place d'un Colisée en plastoc ou d'un cappuccino à 13 euros sur une quelconque place de la ville.
Ça te file des frissons partout sur l'échine; ça te traverse l'épine dorsale et te dresse le poil comme un putain de chat en rogne.
Des frissons, pour sûr mon pote, mais pas ceux qui viennent te chatouiller le bas ventre quand tu croises - malencontreusement - sur ton chemin pixelisé un arrière-train de compèt estampillé Brazzers, oh non pas de ce genre là. Des frissons qui te font vibrer la carcasse et claquer de mâchoire à t'en faire péter les chicots; ce genre de frissons que tu pourrais avoir si par malheur Alice Coffin prenait ton number pour celui de Patricia dit " La Moustache " chauffeure-routier de son état et te balançait une rafale de sextos tous plus suggestifs les uns que les autres.
Des frissons king "fucking" size comme si tu savais ta gamine de 16 piges en soirée avec Jean-Luc Lahaye et son frérot de testiboule le collant Ari Abittan.
Tu piges le niveau de frémissement mon Pote ? Tu vois c'que je veux dire ?


Les frissons y a pas qu'çà. Ce serait trop simple. Ce serait presque sympa.
Y a la fièvre ! Pas celle de Joey et Koolshen, oh non ! Pas celle de l'autre gominé de Travolta non plus. Elle ne te martèle pas la tronche à coups de savate uniquement le samedi soir la mienne.
Une fièvre de cheval comme on disait au siècle dernier, une fièvre d'Espagnol, de Sevillan au mois d'août après un litron de moscatel et une livre de tapas aussi gras que les cheveux d'un sous-préfet. Une fièvre qui te fais passer de 0 à 100 aussi vite qu'une putain de Ferrari, une chaleur Africaine qui brûle sous ta peau glacée, te lançant ses sagaies enflammées pile entre les omoplates.
Des températures tropicales qui viennent faire rougir le joli petit thermomètre planté dans ton joufflu transformant ton baromètre rectal en sabre laser prêt à trancher du méchant bien ringard façon "Starwars Style". Des bouffées de chaleur étouffantes se mêlant amoureusement à des sueurs froides tétanisantes dans un tango viral endiablé, traînent sans ménagements ton pauvre corps comme une serpillière sur le parquet ciré, impeccable, du dancing "Covid XIX".
Des montées de fièvre aussi puissantes qu'une montée de psychotrope; un véritable trip d'acide dans ta chambre à coucher entre tes sacs à vomi et ton carton de dafalgan, un voyage hallucinatoire dans un monde feutré, étrange et malfaisant.
Tes nuits deviennent longues, interminables, éternelles... Tes rêves naviguent entre John Carpenter et le monde de Chantal Goya, et tu piges vite qu'il va pas falloir que tu t'attardes trop dans la cabane de Pandi-Panda si tu veux pas le voir se transformer en bestiole purulente qui te crache de l'acide en pleine gueule.


Des rêves d'un autre monde, où tout se croise, tout s'empile, tout s'agglomère dans une bouillie onirique et colorée. Des nuits transpirantes passées entre les apparitions entremêlées d'un François Bayrou se prenant pour Dumbo et tentant vainement de s'envoler pour un hypothétique ministère. Ma chute terrible et infinie dans le décolleté plongeant de la miss météo de CNews Alexandra Blanc, ma crise d'angoisse face à Anne Hidalgo tentant de m'expliquer son programme présidentiel, Arnaud Montebourg essayant de me joindre constamment sur mon portable ou même mon emprisonnement dans le bistro en carton-pâte de "Plus Belle la Vie".
Des délires malsains et totalement immersifs hantaient mes nuits interminables faisant cracher à mon corps flasque des litres de sueur parfumés à la vitamine C de laboratoires pharmaceutiques. Des visions tantôt d'horreur, tantôt érotiques me submergeaient. Benjamin Castaldi se mélangeait avec Alexis Texas faisant du fils de Jean-Pierre le plus beau cul de C8. Gad ElMaleh se confondait avec la petite boulangère en bas de chez moi et me vendait la pire baguette de ma vie tout en me faisant un speech sur les taux préférentiels de chez LCL. Le Covid pénétrait mon esprit et s'acharnait, après avoir éreinté mon corps, à lacérer mon âme.


Et cette fatigue, putain ! Cette fatigue qui me lâche pas d'un centimètre. Cette enclume attachée à mes pompes quand j'entame le moindre pas, le cul de Boccolini sur les épaules dès que je veux me lever de mon putain de canapé. Alors je reste là. Affalé comme un con devant ma téloche à me fader du CNews, du BFM ou du Gulli en boucle. Je m'avale des kilomètres d'informations très peu informatives, des faits divers de moins en moins divers et des commentaires éclairés qui n'éclairent plus grand chose.
Je regarde tout. N'importe quoi. La fièvre effaçant dans sa saine violence tout jugement artistique, intellectuel ou tout simplement de bon goût.
Je m’avachis devant un Lignac hilare face à ses paupiettes de veau qu'il arrose négligemment de Porto sous les yeux fascinés de ses invités virtuels. Je regarde inquiet les élucubrations d'un Gilles Verdez possédé sur les nouvelles théories du "Wokisme" et sur la taille des nouveaux nichons de Nabilla. Je ris - Dieu sait dans quel état j'ai bien pu être ! - je ris, dis-je, aux blagues éculées du pauvre Arthur et me surprend à ne pas détester le rire "cageauxfollesque" de l'épuisant Jarry. Le Covid me rend imperméable absolument à tout; à la beauté, à la laideur, à l'intelligence. J'erre dans un monde ouaté nimbé de lumières étranges qui brûlent mes yeux et de sons stridents qui écorchent mes oreilles.


Je suis un pantin désarticulé au milieu de chez moi. Une putain de serpillière qui se traîne au sol devant une femme compatissante et des gamines hilares.
Je suis mou des bras, mou des jambes, mou du zboub.
On dirait un putain d'ado qui sort de sa chambre en traînant des pattes; dès que je passe devant un miroir j'ai envie de me filer une beigne, un coup de pied au cul et de me gueuler d'aller réviser mes maths. Je suis amorphe comme Xavier Bertrand face à Lapix quand elle lui a fait piger qu'il foutrait jamais rien de sa chienne de vie. Ce putain de virus m'essore comme un acteur porno dans un "reverse Gang-Bang".
Je pue de la gueule, je pue de sous les bras, je pue du cul, je pue bordel !...enfin, on me dit ! Vu que j'ai autant de goût qu'une pouffiasse à Cordula qui passe deux plombes à se saper comme ma grand mère et autant d'odorat qu'un fan de Claudio Capéo qui a profité de trois heures de concert au premier rang sans vomir une seule fois. Un putain d'épouvantail, un homme de paille, sans ressenti. Un bout de carton avec des binocles et une coupe à la con, voilà ce que je vois dans ma glace.
Je passe mes journées devant ma fenêtre à regarder les gens partir au travail, renter du travail. Je regarde les enfants aller à l'école, rentrer de l'école. Je regarde aussi les chômeurs aller au bistrot... Toute ma journée devant la téloche ou devant ma fenêtre à regarder les gens qui vont bien vaquer à leurs activités aliénantes. Voilà mon pote !


Je suis covidé ! Je suis covidé et j'aime pas ça.
Si il y a peut-être un truc, finalement, qui me refile un peu d'espoir. Un peu d'espérance au milieu de ce fatras de microbes, de mouchoirs maculés et de boites de Doliprane vides. Un rayon de soleil qui vient percer, difficilement, la brume fiévreuse qui flotte dans mon crâne douloureux, c'est peut être que grâce à cette saloperie j'ai refoutu les doigts sur mon clavier pour essayer d'y fabriquer des phrases.
Et çà mon pote, c'est déjà une victoire.

Ze_Big_Nowhere
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le 11 déc. 2021

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Ze Big Nowhere

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