Dans un quartier de résidences huppées de Los Angeles, les coyotes se mettent soudainement à adopter un comportement des plus agressifs envers le genre humain...
Le plaisir de retrouver la bonne vieille bouille de Justin Long dans une série B improbable est toujours évident, d'autant plus lorsqu'il est en compagnie de son épouse Kate Bosworth (après "House of Darkness") pour un film de "monstres" en mode humour noir, où les coyotes passent du statut de simples charognards à complets prédateurs vis-à-vis d'une population hollywoodienne empêtrée dans sa superficialité la plus confondante.
Bien entendu, on s'imagine sans mal qu'une telle idée a sûrement germé dans la tête alcoolisée d'un scénariste qui, après un bon repas, a vu la silhouette d'un coyote se balader en pleine nuit dans les fourrés d'un de ces quartiers résidentiels de luxe en s'écriant "Les gars, je crois que je tiens un concept de fou !". Et, dans le fond, pourquoi pas, nous direz-vous ?
"Coyotes" cumule en effet à la fois un message environnemental pas si bête sur une nature si fatiguée de voir les constructions humaines la priver de son territoire qu'elle déciderait cette fois de passer à l'action de la manière la plus radicale qu'il soit via les crocs aiguisés de ces canidés sauvages, une bonne dose d'autodérision par le ridicule d'un échantillon du monde hollywoodien pris ainsi au piège (de la bimbo adepte des réseaux sociaux à l'ex-gloire frappadingue se perdant dans la drogue et les prostituées) et, enfin, le côté survival de sa proposition avec des représentants du règne animal pris d'un coup de folie assez rares au cinéma.
Autour du fil rouge d'un père absent et pas très dégourdi (Long, parfait) devant faire ses preuves dans l'adversité pour retrouver l'amour des siens, le film fait donc à peu près tout ce que l'on peut attendre de lui par son mélange des genres: les sourires sont bien là (bien plus du côté de la famille héroïne que de celui de la caricature des voisins), quelques attaques de ces coyotes particulièrement acharnés font mouche (les FX fonctionnent d'ailleurs bien dans leurs limites), les défaillances paternelles sont parfois traduites avec de jolies idées (sa phobie, ses maladresses constantes, etc) et la réalisation est efficace, se permettant même certains artifices amusants (des split screen, les présentations façon comicbook)...
Cependant, il ne dépasse malheureusement jamais ce stade, choisissant le seuil d'un minimum syndical constant qui parvient malgré tout à faire le job mais sans jamais oser le réel coup d'éclat qui pourrait le faire prétendre à un statut plus marquant.
Pas aussi acide que voulu sur le terrain de la comédie, pas aussi mordant que ses coyotes sur celui du survival animalier (et puis, pas assez inspiré lorsque survient le temps de trouver une résolution), "Coyotes" se cantonne à une recette assez vite limitée en termes de divertissement alors que ses bases pertinentes pouvaient laisser penser à un résultat bien plus jouissif.
Dommage car les forces en présence, notamment le couple Long/Bosworth, semblaient avoir pourtant l'énergie pour emmener ce "Coyotes" au-delà de ce caractère oubliable.