Après un précédent projet, la 9eme vie de Louis Drax, sortie discrètement en Blu-ray dans notre contrée, Alexandre Aja retrouve les faveurs du grand écran pour cette œuvre produite par Sam Raimi.


Neuf ans depuis Piranha 3D, le réalisateur français revient aux films de monstres. Exit la plage ensoleillée et ses jeunes insouciants aux formes avantageuses, ici, l'action prend place en Floride dans une petite ville en proie à un cyclone.


Un genre similaire pour deux œuvres à l'ambiance diamétralement opposée.


Conscient des enjeux inhérents au huit-clos, l’auteur construit sa première partie de façon à nous familiariser avec les protagonistes, mais aussi à leur environnement.


L’intrigue se met doucement en place. La menace du cyclone s’annonce principalement à travers les bulletins d’infos. Les reptiles, eux, font leur entrée avec fracas, une fois les bases posées.
Dès l'instant où nous rentrons dans le cœur du sujet, l’œuvre ne démord plus jusqu’à sa conclusion. Les deux personnages principaux multiplient les tentatives de survie sans que cela ne paraisse redondant.


L’environnement est mis à profit et des éléments extérieurs permettent de varier les situations. On obtient ainsi des moments de tensions s’enchaînant les uns aux autres. Par instant, l’auteur nous offre du répit et en profite pour approfondir nos connaissances sur la relation père-fille.


Aguerri par l’expérience de ses précédents projets horrifiques, Alexandre Aja démontre sa maîtrise du genre et sait respecter son cahier des charges sans en aseptiser pour autant son œuvre. En ressort donc des saillies sanglantes des plus efficaces tout en évitant de verser dans un gore excessif et donc artificiel.


Il en est de même dans la caractérisation de ses personnages. Bien que restreint à un rôle prédéfini, il leur donne suffisamment de profondeur pour rendre les interactions naturelles et provoquer ainsi de l’empathie.


On ressent la volonté de l’auteur de livrer un divertissement honnête envers son public tout en restant dans une thématique très appréciée aux États-Unis : la famille comme équilibre sociale. Cette sacro-sainte cellule, bien que dysfonctionnelle, se doit donc d’être mise à l’honneur. Cet aspect aurait pu être handicapant, voire poussif, mais, de par sa manière de malmener ses protagonistes, elle confère finalement un enjeu et une dynamique crédibilisant son récit.


De même, la capacité de ce duo à surmonter leurs blessures, pour aller de l’avant, nous laisse dubitatif sur son aspect réaliste. Pour autant, en faisant appel à un ensemble de conséquences, plausibles lors du passage d’un cyclone, on obtient un rythme constamment relancé permettant de faire accepter cette facilité scénaristique.


Crawl est donc à la hauteur des attentes liées à son genre, c’est-à-dire une bonne utilisation de la menace reptilienne, un groupe de protagonistes crédibles, une bonne dose de sang et un rythme maîtrisé.


La combinaison Aja/Raimi est payante. On ne peut qu’espérer que ces deux artistes réitéreront l’expérience.

tzamety
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films d'Alexandre Aja

Créée

le 31 juil. 2019

Critique lue 200 fois

4 j'aime

2 commentaires

tzamety

Écrit par

Critique lue 200 fois

4
2

D'autres avis sur Crawl

Crawl
Behind_the_Mask
7

Rock around the croc

A l'heure où Hollywood nous propose, en guise de revival de la série B, des attaques de requins vegan ou voyeurs, voir un réalisateur, français en plus, essayer de remettre au goût du jour le film de...

le 24 juil. 2019

45 j'aime

2

Crawl
Sullyv4ռ
7

Danse avec lézards

Deux critiques à quelques jours d'intervalle c'est la grande forme dis donc, on peut même dire compte tenu du film que c'est la grande forme de l'eau... C'est tout pour moi allez bonne nuit au revoir...

le 24 juil. 2019

30 j'aime

6

Crawl
RedArrow
3

Touché, crawlé !

On avait quitté Alexandre Aja en train d'élargir son approche de l'horreur à d'autres sous-catégories du genre comme la grosse potacherie gore ("Piranhas 3D") et la surface angélique du conte ou du...

le 24 juil. 2019

27 j'aime

10

Du même critique

Demain tout commence
tzamety
7

Keep smiling

Film d'ouverture lors de la 17éme édition de l’ArrasFilmFestival, Demain tout commence est le deuxième long métrage d’Hugo Gélin. Avec Omar Sy en tête d'affiche et son sujet éculé ( la vie...

le 7 nov. 2016

15 j'aime

L'Affaire SK1
tzamety
8

Bind, Rape and Kill

Dans les années 90, la police parisienne a dû faire face à un tueur en série en activité dans l'Est de la capitale et dans la décennie suivante à son procès. À partir de ces événements, Fréderic...

le 3 déc. 2014

14 j'aime

Longmire
tzamety
7

Critique de Longmire par tzamety

A première vue, on aurait pu penser que la série surf sur le succès de Justified et recycle à sa manière le flic au pays des rednecks. Une appréhension assez forte même si le synopsis, certes...

le 4 janv. 2013

10 j'aime