Le premier film consacré au fils d'Apollo Creed m'avait mis par terre, aussi bien pour des raisons personnelles que pour le plaisir de voir Rocky, qui est mon héros de cinéma. Cette suite, qui ne s'imposait pas vraiment, est tout simplement un décalque de Rocky IV, où Creed va affronter le fils d'Ivan Drago. Parce que c'est ce dernier qui a tué son père, il veut venger sa mémoire, bien que ça ne plaise pas à Rocky, ni à sa compagne...
Mais voilà, j'ai encore marché, pas vraiment pour les mêmes raisons que trois ans plus tôt, mais pour le plaisir primaire de la boxe. Il y a le plaisir de revoir Rocky, mais il est davantage un personnage secondaire dans cette suite, car l'action est vraiment mené par Michael B.Jordan, qui est à peine plus musclé que moi, c'est dire.
Mais comme je le disais, on retrouve en miroir ce qu'on voyait dans Rocky IV, il y a près de 35 ans. Revoir Dolph Lundgren, qui a tout perdu, et entraine son fils à la dure comme une machine de guerre, aussi bien pour retrouver sa gloire passée que son ex-femme, toujours jouée par Brigitte Nielsen. L'odeur de l'U.R.S.S. n'est pas loin d'ailleurs... On retrouve également cette surabondance de chansons de rap ; avant, c'était Living in America. Autres temps...
Pour la réalisation, ce n'est plus Ryan Coogler, accaparé par Black Panther, mais un nouveau venu, Steven Caple Jr, lui aussi âgé de 29 ans au moment du tournage. On voit bien que pour lui aussi, c'est un plaisir de revenir sur les terres de Rocky, à trainer sa caméra sur les lieux emblématiques de la série, dont les fameuses marches de la bibliothèque de Philadelphie. En gros, on est à la maison ; rien de révolutionnaire, y compris dans la façon dont sont filmés les combats de boxe, mais c'est toujours aussi agréable. On a envie de se lever de son siège et de se battre aussi.
Maintenant, en revenant sur la décision de Stallone de ne plus jouer le personnage de Rocky, je pense que tout est désormais dit, y compris lors de sa très belle scène finale, où la boucle est clairement bouclée. Pareil pour Creed, et le passé qui pesait sur lui. En tout cas, ça serait une jolie conclusion à une des grandes sagas du cinéma.