Je suis né la même année que Rocky, j'ai grandi avec Rocky, et je rentre dans la quarantaine avec Rocky.
Mis à part un cinquième opus qui n'aurait jamais dû voir le jour, cette saga est dans mon coeur depuis toujours et pour toujours. C'est dire si ce "Creed" etait attendu avec perplexité, car tant d'année après, que pouvait on nous proposer pour etre ne serait ce qu'un hommage honorable ?
Eh bien tout simplement un hommage, c'est evident de par la trame globale, mais surtout et encore plus une continuité logique de Rocky, un peu comme si depuis 1984, tous les protagonistes de la saga avaient vécu leur propre existence dans un univers parallèle, cet univers dont nous nous sommes délectés durant quatre films fantastiques.
Et forcément depuis toutes ces décennies le monde s'est modernisé (ca parle de "nuage" ou de "croûte" sur fond de hip hop), et Rocky a vieilli et encaissé les coups de la vie. Il me parait donc normal de le retrouver comme un vieux mec normal... tout en ayant gardé sa putain d'aura. Pas d'auto dérision là dedans, plutôt un réalisme décrit avec un petit sourire en coin, mais conscient d'avoir eu un passé "pas mal du tout".
Stallone n'en fait pas trop, etant au contraire juste dans le ton, dans ce role, dans le role de sa vie. Et il est bien aidé en cela par ce jeune Creed qui m'a convaincu, écorché vif en colère contre sa parenté involontaire et finalement jamais côtoyée ni assumée.
La trame du film est evidente et certains points sont rapidement passés, mais là n'est pas le propos d'un Rocky. Le propos principal est plutôt, et encore une fois, dans des valeurs pas loin d'être périmées dans notre société comme le dépassement de soi, la volonté, la famille, l'amitié ou l'honnêteté personnelle.
Mais avant tout, et pour résumer à ceux qui ne voient en Rocky qu'une simple saga bas du front, ce film m'a procuré un plaisir immense d'une part (ce qui est tout de même le but d'un film quelqu'il soit), et une telle émotion, pour les raisons invoquées et d'autres plus intimes, que j'en ai versé quelques larmes plus d'une fois.
Car ouais putain, j'ai retrouvé "l'oncle" de ma jeunesse avec une tendresse infinie, pour deux heures de pur bonheur. Et ce n'est pas une bande sonore bonne mais pas au niveau des scores originaux, qui atténuera mon sentiment.
Merci Stallone. Merci Rocky. Merci Philapdelphie !