Après un premier long-métrage très remarqué à Sundance, Ryan Coogler s’attelle désormais à un défi de taille : réussir à surprendre avec le spin-off d'une saga comportant déjà six épisodes et ayant popularisé un genre devenu extrêmement codifié... Très honnêtement, je n'attendais rien de Creed car, bien qu'ayant plutôt apprécié le premier Rocky de 1976, je ne connaissais pas tellement la saga dans son ensemble. Pourtant, force est de constater que ce septième opus est une franche réussite !
Dix ans après un Rocky Balboa qui semblait conclure la série, Sylvester Stallone, dégageant toujours autant d’humour et de tendresse, revient donc à son personnage culte, mais endosse cette fois-ci un rôle plus secondaire, un Rocky vieillissant, malade, en passe de devenir l’entraîneur (puis père de substitution) du fils d'un défunt ami et ancien adversaire, interprété avec justesse par Michael B. Jordan. Comme Le Réveil de la Force de J. J. Abrams, Creed est un passage de relais, une suite qui oscille intelligemment entre l'ancienne et la nouvelle génération. Les mythes passés s'effacent, acceptent de se laisser mourir, afin de mieux faire exister les jeunes héros d'une possible nouvelle franchise.
C'est beau, c'est efficace, on y verserait une larme tant le film déborde de sentiments. Les personnages sont rudement bien écrits, ils sont très attachants, très « humains », ce qui renforce grandement l'émotion que procurent les différentes scènes de combats, toutes aussi haletantes que gracieusement chorégraphiées, la plupart étant filmées en plan-séquence. Ajoutez à cela un thème musical qui fait toujours mouche et vous obtenez un climax des plus jouissifs, suivi par ailleurs d'une difficile mais magnifique montée des marches à Philadelphie.
Prenant la forme d'une véritable leçon de vie, Creed est donc une réussite en tout point, qui plaira sans doute à tout type de spectateur, adepte de boxe ou non. Après Mad Max et Star Wars l'année dernière, voilà une autre saga hollywoodienne brillamment remise au gout du jour. Un beau film de sport et, tout simplement, un beau moment de cinéma.
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