Pour: Christina. Contre : le reste.
Voilà un film qui est sorti de l'oubli parce qu'il a été cité comme source d'inspiration pour Tarantino. Pour autant, on est loin du chef d’œuvre ou même du film culte de quelque manière que ce soit.
Certes, Christina Lindberg est belle et attachante et fait bien son boulot. Le reste du casting est au mieux quelconque, mais le plus souvent franchement mauvais. Le méchant est en particulier mauvais comme un cochon avec une tête de vainqueur et un charisme de moule. Dans un rôle un peu secondaire, le dealer joue lui aussi comme une savate.
L'image est crapoteuse, l'action le plus souvent filmée comme un cochon. J'ai au passage relevé quelques horizons pas droits, une caméra sautillante (ce film aurait-il été la source d’inspiration de certains cameramen parkinsoniens ?). Les scènes d'actions sont plutôt mollassonnes et les ralentis pas toujours bienvenus, tous comme les "Rhaaaa..." des vilains se prenant des bastos dans le buffet. Je passe sur les quelques faux raccords d'éclairage, le plus souvent au moment de ces scènes d'action au ralenti, mais pas seulement !
Je viens de me rendre compte : à 6'30" environ, Christina court pour attraper son bus, alors que ce gros salopard de chauffeur lui démarre sous le nez, ce gros porc. Le soleil est bas, les ombres sont longues, les jambes de Christina magnifiques. Elle fait quelques pas pour aller lire les horaires sur le panneau, et là, paf, plus un pet de soleil, temps couvert, il ya des jours comme ça. Là dessus, le vilain arrive, avec sa Ford Capri, vue depuis l'intérieur de la voiture : soleil. Gros plan sur la jolie frimousse de Chris : temps couvert. Le gros porc arrive à sa hauteur, vue depuis la voiture : soleil. Vue inversée du vilain du point de vue de Christina : couvert. Il partent : le vilain Tony sera en temps couvert, la belle Christina en temps ensoleillé. Alors soit le temps change très très vite en Suède, soit ceux qui ont commis ça sont des manches.
Dans le genre "la sécurité avant tout", notons vers la fin, le vilain poursuivi en voiture, qui démarre en faisant force zig-zag (dame, une Ford Capri, ça pousse fort !) mais qui ralentit à l'intersection et met son clignotant ; pour un peu, il s'arrêterait au passage piétons pour laisser traverser les vieilles dames. Logique. Tout comme le camionneur qui bloque la bagnole de flic de Christina et tire la langue. Je fais ça tout le temps, et les honorables représentants des forces de l'ordre me disent à chaque fois que je suis un petit canaillou.
Histoire de pimenter la chose, l'action est agrémentée d'une magnifique musique exécutée sur clavier bontempi ; c'est superbe, je me demande s'ils ont vendu beaucoup d'album de la bande originale à l'époque.
Dans le genre, "je comprends pas pourquoi elle fait ça", la belle Christina se procure une voiture, un coupé Granada sauf erreur. Elle ne lui servira que pour se rendre dans ce hangar louche où attendent les deux sbires. Elle se gare d'ailleurs moteur tournant ... mais enfin, t'as pô peur Christounette ? Tu vas te faire chourrer ta caisse ! Bref. Les deux flics rappliquent comme des tarés pour quelques coups de feux tirés (quel zèle !) et ils se sont drôlement dépêchés, parce que Cricri est encore là, toute benoite. Quid ? Bon, après avoir ratatiné les deux perdreaux, Chris laisse sa belle tuture et repart avec la voiture pie, surement pour passer totalement inaperçue avec une voiture de police sirènes hurlantes. Logique.
Après avoir envoyé dans le décor des gens qui n'avaient rien demandé, et qui ont la malchance d'avoir des voitures qui explosent au premier choc (peut-être que le cliché n'était pas complètement usé à l'époque ...) Christina arrive au lieu de rencontre avec le méchant. Comment a-t-elle su où se rendre, et pourquoi à ce moment précis ? on ne sait pas trop ... et pourquoi avec une voiture de police toutes sirènes hurlantes ? je sais encore moins. On n'est plus à ça près.
J'ai oublié de parler des scènes de sexe. J'imagine que c'est fait exprès, mais elles sont moches, crades et glauques, ce qui peut être justifié parleur contexte, mais en même temps elles tombent totalement à plat : aucune émotion, ni négative, ni positive.
A part ça, la scène finale est plutôt bien trouvée, quoique un peu gâchée par la mise en scène plate et maladroite.
Et là, paf ! le générique avec une musique bontempi !
Bref, un film longuet, plutôt mal filmé, pas très cohérent, mou du genou. Bon, il y a Christina. Je me demande quand même ce qui a **vraiment** pu inspirer Tarantino là-dedans ... à part le bandeau sur l’œil ...