Sue Charlton,journaliste américaine,effectue un reportage en Australie sur Mick "Crocodile" Dundee,un broussard qui a réussi à survivre plusieurs semaines dans le bush après avoir été mordu par un saurien et à regagner la civilisation.Elle part dans la cambrousse avec lui en refaisant le trajet accompli par le gars lors de son exploit.Succès surprise en 86 que ce film australien plein de fraîcheur et d'inventivité.Réalisé par Peter Faiman,il est surtout l'oeuvre de Paul Hogan,vedette de la télé australienne qui joue le rôle principal et a écrit le scénario,inspiré de l'histoire vraie d'un certain Rodney Ansell, avec Ken Shadie et John Cornell,ce dernier étant également producteur du film.Les trois compères seront d'ailleurs nominés à l'Oscar du meilleur scénario.L'histoire se divise en deux parties,la première dans le bush,la seconde à New York.Ca commence avec le périple de Mick et Sue à travers des contrées sauvages que Dundee,élevé chez les aborigènes,connait par coeur et fait découvrir à cette journaliste très curieuse.On assiste à une balade à travers des régions sauvages magnifiques,le film étant à la limite du documentaire touristique.Mais le script introduit ponctuellement des éléments qui surprennent et relancent l'action.Des attaques d'animaux,des braconniers excités qui canardent à tout-va,une fête aborigène viennent égayer le voyage tandis qu'une attirance mutuelle se fait jour progressivement entre le rustre nature et pragmatique et la new-yorkaise idéaliste et sophistiquée.C'est bien filmé,le rythme est cohérent et un humour bienvenu surgit constamment des situations et des dialogues.Bien sûr ces deux caractères contraires vont d'abord se chamailler avant de sympathiser puis de tomber amoureux.Le réalisme de Dundee prend le pas sur les préjugés citadins de Sue,ce qui occasionne des échanges savoureux,comme quand la fille,agacée de l'indifférence de son guide à propos des problèmes de la planète,espère le convaincre en lui parlant de l'injustice faite aux aborigènes à qui les blancs auraient volé leurs terres,ce à quoi Mick,peu suspect de ne pas comprendre ces indigènes qui sont ses frères,rétorque tranquillement que la terre n'appartient à personne,pas plus aux aborigènes qu'aux autres,qu'elle était là avant les hommes et qu'elle sera là après eux.Le type est plein d'un bon sens écologique qui remet sans cesse les pendules à l'heure,d'autant qu'il connait vraiment le terrain,il est guide de brousse professionnel,contrairement aux écolos des villes.Mais tout va changer lors de la seconde partie,les deux personnages venant à New York où le bonhomme,on pense à "Tarzan à New York",découvre une autre sorte de jungle.Mais il s'adapte vite même si son ignorance des coutumes urbaines provoque de nombreux gags très amusants.Sa spontanéité,sa simplicité,son empathie lui attirent la sympathie générale bien que son franc-parler désarçonne souvent ses interlocuteurs.Son amorce d'amourette avec Sue va se développer en dépit du fait que la belle soit fiancée à son rédacteur en chef,tout se concluant lors d'une formidable scène de foule sur un quai de métro.Ce film a permis à Hogan d'acquérir une renommée internationale,et il excelle dans ce rôle de type à la fois naturel et rusé qui se révèle aussi très humain car le gars a des faiblesses et peut se retrouver en réel danger,que ce soit face à des crocos ou à des gangsters américains.Linda Kozlowski est une actrice limitée mais elle est carrément canon et sa cinégénie illumine l'écran,d'autant que les costumiers du film s'ingénient à la vêtir de robes constituant autant d'appels au viol.Côté océanien se distinguent John Meillon,délectable en vieil associé roué de Mick,et le plus célèbre des comédiens aborigènes,David Gulpilil,qui fait un bref passage.Versant américain on remarque Mark Blum,décidément abonné aux rôles de cocus à grande gueule,emploi qu'il avait tenu précédemment dans "Recherche Susan désespérément".Après s'être fait piquer Rosanna Arquette par Aidan Quinn,voilà que Linda Kozlowski lui échappe au profit de Paul Hogan,c'est vraiment pas de bol.Il y a aussi Reginald VelJohnson,très marrant en chauffeur de maître qui sympathise avec un Dundee qui ne se préoccupe nullement du statut social des gens,une de ses grandes qualités.