Cut
3.7
Cut

Film de Kimble Rendall (2000)

L'exploration des films d’horreur qui traitent de films d’horreur se poursuit. Ce n’est pas un cercle vicieux, mais il n’y a pas grand-chose de vertueux dedans. Après le ratage de Smash Cut et l’inconséquent Scared, voici la proposition australienne de Kimble Rendall.


Dans les années 1980, sur le tournage d’un film d’horreur, le comédien jouant le vilain clone d’Halloween pète les plombs, tuant la réalisatrice (incarnée par Kylie Minogue, coucou Kylie). Un sacré burn-out, que l’actrice Vanessa Turnbill (Molly Ringwald, oui la star des teen-movie des années 1980) va arrêter dans le sang, de justesse. Le méchant est mort, la pellicule est inachevée. Mais il semblerait qu’une malédiction pèse sur ce film, puisque entre-temps, une personne qui avait décidé de regarder les scènes restantes a été assassinée. Une équipe de jeunes cinéastes décide de tourner la suite. Après tout, les malédictions, c’est pour les autres.


Ce sont des jeunes au tournant du troisième millénaire : sans verser dans le cynisme, ils savent que la réputation sulfureuse du film leur permettra de se faire connaître. Mais la réalisatrice cache aussi une autre ambition. Avec sa bonne quinzaine de personnages, on sait déjà que Cut va tailler dans le gras. Il prend néanmoins la peine de les introduire, avec quelques traits de caractères et un rôle pour chacun. L’éloignement de l’action dans une vieille maison, un grand classique, permet de mieux croire à l’histoire que dans Scared, où le film dans le film continuait à être tourné, malgré une masse de cadavres connus de tous. Les premiers meurtres sont discrets, ne sont pas encore découverts, ce qui permet au film de continuer. Les absences sont remarquées, mais un peu mises de côté, alors qu’on peut se demander comment le film arrive à continuer sans une partie de son équipe technique.


Si le film n’est guère inquiétant, il dose assez bien son rythme, avec quelques petites pointes de tension, avant d’accélérer un grand cou pour un jeu de massacres bien sanglant. Le compteur de morts s’affole, mais cela ne verse pas dans la tripaille omniprésente, à l’image des slashers de l’époque. Si l’allure du grand méchant n’est guère digne d’attention, son identité est assez originale, bien que les conséquences soient complètement délaissées.


Avec un film dans le film, on aurait pu s’attendre à ce que Cut se serve de cet élément majeur pour commenter le genre du film d’horreur. Il n’y a bien qu’un seul passage, où deux membres de l’équipe technique commentent les relations entre les personnes présentes, qui verse dans la parodie. Cut cite le genre, et on sent bien que sa référence est Halloween ou Vendredi 13, mais sans verser dans l’hommage appuyé, l’auto-référence. Le film reprend la plupart des clichés du genre du slasher, mais sans réflexion dessus, il ne s'agit que de faire comme ses modèles.


Ce n’est en soi pas très grave, puisque, contrairement aux deux exemples cités en début, Cut est de bonne facture. Il a une histoire qui se tient, malgré quelques errements, ce qui nous donne envie de rester pour découvrir la suite. C’est d’ailleurs quand il lâche les reines de son histoire, pour un jeu de massacres, qu’il est le plus fragile. Cut n’a pas pour lui une trame captivante, et ne cherche pas à commenter le genre du film d’horreur, mais le résultat est assez plaisant. Très classique mais peut faire l'affaire en cas de disette horrifique.

SimplySmackkk
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le 22 nov. 2019

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