Cyborg 3: The Recycler
Cyborg 3: The Recycler

Film DTV (direct-to-video) de Michael Schroeder (1995)

Alors qu’il avait une réputation peu flatteuse, et au risque de passer pour un guignol (ce dont je me fous éperdument), Cyborg 2 – Glass Shadow m’avait bien diverti et, pour moi, il ne méritait pas le lynchage en règle auquel il avait eu droit aussi bien à sa sortie que plus proche de nous sur le net. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que je me lance dans ce troisième et dernier opus de la saga (bien qu’elle en comporte officieusement plus) surtout que, comme vous le savez peut-être, on essaie sur DarkSideReviews de finir les sagas qu’on commence. Le premier Cyborg de Albert Pyun était un film d’arts martiaux post-apocalyptique qui, au fil des ans, est devenu une sorte de classique culte grâce à son côté un peu ringard. Le 2ème film, de Michael Shroeder, s’intéressait bien plus au cyber, aux cyborgs eux-mêmes en développant une mythologie tout autour. Le 3ème film essaie d’être un mélange des deux, mais il échoue d’un côté comme de l’autre…


Cyborg 2 est un succès dans les vidéoclubs et le troisième film a été pré-vendu et financé grâce à cela, avec en petit bonus le fait que Michael Schroeder reviendrait pour la mise en scène. Sauf que ce dernier, ayant déjà pris les rênes du 2ème film à contrecœur, n’avait clairement pas envie de remettre le couvert. Finalement, à force de discussion, il accepte à condition que Angelina Jolie puisse reprendre son rôle, chose qu’on lui promet. Sauf que, une fois signé, les producteurs reviennent sur leur promesse, Angelina Jolie ne reviendra pas et sera remplacée par Khrystyne Haje (la série Sois prof et tais-toi). Furieux de ne pas avoir l’actrice qu’il veut et, en plus, n’aimant pas le scénario qu’on lui ordonne de tourner, Michael Schroeder tente de quitter le projet. Les producteurs le menacent de le poursuivre en justice pour rupture de contrat, l’obligeant à mettre en scène ce Cyborg 3 à contrecœur. Cela pourrait expliquer la mise en scène bâclée du film car on sent que le réalisateur, à contrario du 2ème film, plutôt soigné, se contente ici de faire le strict minimum, en mode jmenfoutiste. Quand on lit le scénario, avec son histoire de cyborg enceinte (une idée aussi intéressante qu’absurde), on peut comprendre les craintes de Schroeder. Du coup, Cyborg 3 : Recycler est un film extrêmement plat et si on n’était pas réveillé de temps en temps par une petite scène d’action, il serait un parfait remède à l’insomnie. Le film comporte plusieurs ventres mous et on aurait réellement aimé quelque chose de plus rythmé. Heureusement, on a droit à un gros final avec cascades, explosions, gunfights, combats pieds / poings / sabre, … Si seulement le film avait pu être du début à la fin comme le final, on aurait pu avoir une série B décomplexée, bourrine, et surtout très fun. Malheureusement, ce n’est donc pas le cas…


L’ambiance post-apo futuriste est plutôt bien retranscrite, avec des paysages secs, rugueux, un aspect sale, terreux, des véhicules customisés. Mais avec ses déserts qu’on a vus 200 fois et ses vieux bâtiments industriels délabrés pour économiser quelques sous, l’ensemble fait un peu cheap. IMDB nous annonce un budget estimé à 10M$, sauf que le résultat à l’écran nous donne l’impression que le film a été réalisé avec moitié moins d’argent. Au milieu de tout ça s’agite un casting des plus intéressants mais qui semble patauger dans la semoule. Zach Galligan qui, malgré le succès des Gremlins 1 et 2 semble se demander comment il a bien pu arriver dans cette galère. Malcolm McDowell (dans un tout petit rôle alors que sa photo est en premier sur l’affiche du film) vient cherche un petit chèque pour ses deux minutes de présence à l’écran. Andrew Bryniarski (qui jouera la même année Zangief dans le film Street Fighter) est en freestyle total. Khrystyne Haje est transparente là où Angelina Jolie avait réussi à mettre une âme à ce personnage dans le 2ème film. Seul Richard Lynch, dégueulant de charisme, se donne à fond quel que soit son rôle, aussi ridicule ou kitch qu’il soit, et qui prend du plaisir une fois de plus à jouer un gros con. Les dialogues qu’ils déblatèrent sont souvent insipides et ne vont pas rehausser la qualité d’un film déjà bourré d’incohérences. Exemple tout bête : lorsque le cyborg fait une échographie, on voit à l’écran tout un tas d’intestins ; quand on lui ouvre le ventre pour sortir le bébé (une pauvre pièce de ferraille de laquelle pendent des fils), on constate qu’elle n’est bien qu’un tas de ferraille sans le moindre organe humain dans l’abdomen. En outre, le film recycle des idées d’autres films sans vergogne, à commencer par cette main robotique qui renvoie clairement à celle de Terminator 2. C’est peut-être pour ça que le film a pour sous-titres « The Recycler » remarque, ça aurait du sens ! On retiendra malgré tout quelques maquillages sympathiques, un arrachage d’œil un peu crado, et quelques boobs parce que ça fait toujours plaisir (bien que cela ne soit pas le fond de commerce du film, nous ne sommes plus dans les années 80). Oui, c’est peu, mais on se contente de ce qu’on a.


Cyborg 3 : The Recycler est une bien mauvaise suite, mise en scène par un réalisateur qui n’avait clairement pas envie d’être là. Malgré quelques bonnes idées ci et là, le film est une mauvaise série B de science-fiction à vite oublier.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-cyborg-3-the-recycler-de-michael-schroeder-1994/

cherycok
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le 24 avr. 2023

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