Le spectateur se retrouve projeté dans une spirale qui n'en finit pas de déboucher sur une nouvelle perspective. Tout est sens dessus dessous, on ne sait plus si on est dans le rêve, la réalité ou la fiction documentaire. La figure de Dali est jouée par des acteurs multiples (merveilleuse idée !), à des âges de sa vie qui se superposent. On abandonne finalement toute prétention à démêler les fils, pour se laisser entraîner sans retenue dans ce kaléidoscope surréaliste. Anaïs Desmoutier est parfaitement juste, mais surtout on redécouvre avec plaisir Jonathan Cohen qui signe avec Édouard Baer un duo de choc. Surprenant, loufoque, drôle : s'il y a un cinéaste capable de nous plonger avec son intelligence non académique dans l'univers de Dali, c'est assurément Quentin Dupieux !