Cinexpérience1


Amusante idée que celle d'aller voir un film sans avoir aucune information dessus. En général, même pour moi qui évite au maximum les bandes-annonces, j'ai au moins vu l'affiche - clamant en grandes lettres blanches le réalisateur, le producteur (en gras, taille de police 120 parfois), et le nom des acteurs principaux. En général, j'ai lu le synopsis, ce qui me permet d'éviter les films bidons non consentis, et certaines mauvaises surprises.


Ici rien.


Un simple mail de confirmation, donnant rendez-vous devant le mk2 de Bibliothèque François Mitterrand.
Arrivée à 19h30, je vois une file qui bloque une partie de l'entrée. Nooon, ne me dites pas que c'est ça.
Si.
Une file de cinéphiles, de pseudo-cinéphiles pompeux, d'amoureux transis de sens critique, d'amis qu'on a forcés à venir et de gens comme moi qui viennent tenter une expérience gratuite et qu'ils espèrent amusante.


Les spéculations vont bon train : "ça se trouve, c'est Interstellar. J'aimerais bien revoir Interstellar". Ha non, pas une deuxième fois. "Ca se trouve, ils nous ont mis du Audiard. C'est les films qui se veulent intellectuels." Ah oui, non, pas un film qui se veut trop intellectuel.
Personnellement, j'hésitais entre la théorie du film des années 50, et l'avant-première.


Le film des années 50 étant peut-être un trop gros choc psychologique pour la plupart d'entre nous, et de trop grands connaisseurs comme Torpenn étant présents, ce fut l'avant-première.


Ce film slice of life narrant la petite vie d'une famille dont le père est atteint de maniaco-dépression commence comme beaucoup de films du genre : une séquence heureuse et décalée, qui se finit par une scène qui fait un peu froid dans le dos.


Cette scène illustre tout le film, finalement un jeu d'équilibriste entre le rire et la dépression devant se terminer dans un an et demi, lorsque maman partie décrocher un MBA à Columbia reviendra pour de bon.


Sans brutalité, le film cherche à montrer la détresse de cette mère moderne et trop responsable qui doit laisser ses enfants à la garde de cet homme qu'elle aime, mais qui a de trop nombreuses fois prouvé son instabilité. Sans cruauté, il nous expose ces enfants, ces deux jeunes filles pétillantes - grandies trop vite, devant une situation injuste, aux côtés de ce père qu'elles aiment et ne peuvent plus supporter, tout à la fois.
Le tout en devient parfois un peu plat, un peu trop "barbapapa", comme si le scénariste n'assumait pas la noirceur de son propos, et cherchait à cacher son amertume d'un peu de sucre quotidien...


Mais c'est avec une réelle douceur qu'on suit cette famille qui arrive à passer outre, et à avancer.


Le cinéxpérience, c'est bon, mangez-en. :)

Melodron
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le 26 mai 2015

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Melodron

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