Daffy et Porky sauvent le monde, réalisé par Peter Browngardt, marque le grand retour de Daffy Duck et Porky Pig au cinéma dans une comédie déjantée aux accents de science-fiction horrifique, destinée à toute la famille. Le duo emblématique tente de sauver sa maison menacée en acceptant un emploi dans une usine de chewing-gum, mais un complot extraterrestre transforme les consommateurs en zombies effrayants.
Impossible de s’ennuyer devant ce film qui regorge de trouvailles et de références aux genres cinématographiques les plus spectaculaires: science-fiction, horreur et film catastrophe. L’énergie du récit est folle, avec un rythme effréné et un humour omniprésent, dans la pure tradition des Looney Tunes. Abandonnant les hybridations avec la prise de vues réelles, le film revient à une animation 100 % traditionnelle, renouant avec l’essence des cartoons classiques. C’est sans doute la production la plus fidèle à l’héritage des Looney Tunes jamais produite, un virage bienvenu après les déceptions passées, notamment Space Jam : Nouvelle ère. En recentrant l’intrigue sur Daffy et Porky tout en introduisant un nouveau personnage charismatique, le film présente une vraie intention artistique, loin du simple recyclage nostalgique.
L’animation est soignée, avec un univers visuel efficace, des couleurs vibrantes et un travail sur la lumière qui flatte l’œil. Toutefois, l’exécution aurait pu aller plus loin pour éviter un certain classicisme visuel. Le dynamisme effréné du film, bien que fidèle à l’ADN des Looney Tunes, peut s’avérer épuisant sur la longueur. Les personnages crient et gesticulent sans relâche, une recette qui fonctionne en court-métrage mais devient parfois lassante sur un format long. Le film se concentre entièrement sur le divertissement, au détriment d’une réelle profondeur thématique, ce qui le rend moins marquant sur le plan narratif.
Si Daffy et Porky sauvent le monde n’est pas exempt de défauts, il réussit brillamment à restaurer l’identité des Looney Tunes au cinéma. Warner Bros. renoue avec une animation respectueuse de son patrimoine, offrant un film vivifiant et jubilatoire. Espérons que ce retour aux fondamentaux inspire d’autres projets mettant en avant les figures emblématiques de la franchise, comme Bugs Bunny, Sam le Pirate ou Titi et Grosminet, dans des univers déclinés d'autres genres cinématographiques.