C'est un fait, certaines personnes développent une énergie incroyable à partir du moment où elles sont malades.
Ici, la maladie s'appelle le SIDA, avec tout ce que cela représente pour l'époque comme clichés associés à cette misère physique et psychique. Beaucoup de clichés sont en jeu dans ce film, du texan profond détestant la pédale comme il pourrait communément nommer les homos, aux bénéfices qu'on peut tirer d'une maladie quand on produit un médicament.
Les personnages sont attachants, avec juste ce qu'il faut je trouve, d'appréciable et de de détestable. Ils sont tout simplement humains. Et c'est bien de l'histoire humaine dont il s'agit en trame de fond dans ce tableau captivant. La réalisation est efficace et réaliste. Un peu de poésie par ci, un peu de cynisme par là, quelques fantasmes bien avoués... Le tout forme un portrait de notre humanité avec ce qu'il faut d'humanisme, sans perdre non plus de distance.
Le mode de vie américain est bien mis à nu, pour nous français européens. Et on peut retrouver cette flamme anglo-saxonne qui fait parfois des miracles devant l'impossible, justement parce qu'eux n'ont rien à perdre. L'assistanat n'est pas de leur culture. Alors battons-nous pour vivre, voire survivre...
Une bonne sensibilité est de mise pour nous immerger dans cet abîme révoltant et touchant. La force de ce film est en nous, dans notre sincérité, dans notre acceptation de nous-mêmes, en tant qu'êtres civilisés. Les pas de la civilisation avancent toujours par à-coups, au gré de mirages, de découvertes ou de pertes humaines assez marquantes pour qu'elles soient écoutées.