Dallas Buyers Club, film nommé aux Oscars et dont les deux acteurs principaux ont été récompensé. Avec toute la hype qu'il y avait autour du film, et surtout de Matthew McConaughey qui a enchaîné les rôles à succès cette année (True Detective, Interstellar), je devais forger mon propre avis. Verdict : c'est un bon film, bien réalisé, qui pose de bonnes questions, mais après, pourquoi lui plutôt qu'un autre ?

Commençons par ce pourquoi ce film fût sacré, les acteurs. Matthew McConaughey joue le rôle de Ron Woodroof, texan homophobe, imbu de sa personne, accro à l'alcool, à la cocaïne et aux prostitués. Après avoir fait un malaise, suivi d'un accident de travail, il se retrouve à l’hôpital, où on lui apprend qu'il est séropositif et que ses jours sont comptés. L'envie de vivre va l'amener à faire un trafic de médicaments, afin de soigner d'autres victimes de la maladie. Franchement, j'l'ai pas trouvé impressionnant. Il est détestable dans son rôle de cow-boy haineux, mais ça ne le rend pas attachant ou charismatique comme son rôle de Rust, dans True Detective (c'est bien évidemment un rôle complètement différent, mais, selon moi, la comparaison est presque indispensable); car il n'a pas de répliques marquantes, ou de scènes vraiment mémorables. Le film veut le rendre attachant, je pense, par son évolution et son désir de survivre, désir entaché par son envie de fric. Certes il veut sauver des vies, ainsi que la sienne, mais n'est-ce pas aussi pour augmenter son profit ? Je vous laisse y réfléchir.

Passons à Jared Leto, qui interprète Rayon, homosexuel travesti qui va aider Ron dans son business. L'acteur a dû perdre énormément de poids pour ce rôle, afin de montrer au mieux son envie d'appartenir à l'autre sexe, ainsi que les ravages de la maladie. Contrairement à Ron, je me suis surpris à m'attacher au personnage, même si son comportement est parfois exaspérant. Il apporte une légère touche d'humour dans ce film un peu trop sérieux. Mais bon, ce n'est pas non plus le rôle de la carrière de Leto, même si ça lui a permis un Oscar. Comme pour McConaughey, je le trouve plus impressionnant dans d'autres rôles, comme dans Requiem for a dream.

J'vais pas m'étaler sur la réalisation et la musique : la première est bonne, classique, tandis que la seconde est plus discrète. Je vais plutôt parler des questions qu'apportent ce film, et qui sont, à mon sens, les raisons de sa réussite. Ainsi qu'est-ce qui est le plus juste : respecter la loi et se soigner avec les médicaments légalisés, ou tenter de se soigner avec d'autres remèdes ? Faut-il toujours faire confiance aux médecins et à leur traitement ? Et lorsqu'on est médecin, pouvons-nous nous permettre d’enfreindre la loi si cela peut permettre de sauver la vie de personnes souffrantes et prendre le risque de perdre son emploi ? A qui doit-on confier notre vie, à nos propres décisions ou au corps hospitalier ?

C'est sur ces quelques interrogations que je vous laisse vous faire votre propre opinion sur ce film.
Hell-Crosses
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs biopics et 2019

Créée

le 22 déc. 2014

Critique lue 272 fois

1 j'aime

Hell-Crosses

Écrit par

Critique lue 272 fois

1

D'autres avis sur Dallas Buyers Club

Dallas Buyers Club
guyness
7

Dallas, ton buyers univers club impitoyâââ âable

Inutile de revenir sur des choses évidentes, comme le parcours atypiquement prodigieux de Matthew McConaughey et le fait que le bonhomme soit devenu suffisamment intriguant pour que désormais on...

le 3 févr. 2014

109 j'aime

16

Dallas Buyers Club
Gothic
9

Bulls on Parade

[PAS DE GACHAGE/SPOILER FREE] Signé Jean-Marc Vallée et ne versant jamais dans le pathos, "Dallas Buyers Club" nous raconte l'histoire du texan Ron Woodroof, redneck grande gueule (pléonasme ?)...

le 1 févr. 2014

104 j'aime

33

Dallas Buyers Club
Sergent_Pepper
5

"C’était vraiment très intéressant."

Depuis que je fréquente des cinéphiles et que je me penche sérieusement sur la question, je prends progressivement la mesure de ce qui fait la spécificité d’une œuvre cinématographique. C’est un...

le 20 févr. 2014

103 j'aime

19

Du même critique

Un homme idéal
Hell-Crosses
8

"On était en train de jouer à "Prends-moi pour une conne..."

Mathieu Vasser, jeune déménageur et fan de littérature n'a qu'une envie : être édité. Cependant, un certain manque de talent lui empêche de réaliser ce rêve. Jusqu'au jour où il trouve, lors d'un...

le 26 mars 2015

6 j'aime

Incendies
Hell-Crosses
7

La vie n'est qu'une plaie ouverte

Après avoir été émerveillé par le superbe thriller Prisoners, et mis mes neurones en vrac devant le film labyrinthe Enemy, j'ai décidé de regarder le film qui a précédé ces deux œuvres : Incendies...

le 19 janv. 2015

6 j'aime

Cold in July
Hell-Crosses
6

Un thriller moyen et classique

Ne sachant pas quoi faire de mon dimanche après-midi, je me suis dirigé vers mon cinéma pour voir Cold in July. Je ne connaissais pas grand chose du film, j'avais vaguement vu une bande-annonce, et...

le 5 janv. 2015

6 j'aime