Dalva par Araimifan

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Emmanuelle Nicot a bel et bien pu réaliser à la perfection un film sur un sujet très tabou: l'inceste. Le nombre de détails profonds dans ce film est monstrueux. Le film est d'une sensibilité plus que touchante. On se sent vide quand on le regarde. Déjà le fait que l'âge de Dalva ne soit jamais révélé et donc que ça nous laisse dans l'ambiguïté. On peut voir du coup à quel point un personnage peut être vieilli par les événements qu'il a subit. Et ici c'est bien le cas car dès le début du film on nous annonce que Dalva a été enlevé par son père qui s'en sert "d'objet sexuel" ce qui la rend beaucoup plus mâture pour son âge malheureusement. Elle marche, se comporte et s'habille comme une femme mais en restant une fille "innocente" à l'intérieur car par exemple elle ne savait pas ce qu'était la période menstruelle. Certaines répliques nous transpercent meme le cœur quand on se rend compte que finalement elle n'a en quelque sorte jamais eu d'enfance comme le moment où elle dit ne jamais avoir joué à action ou vérité. Elle est complètement manipulée et sous l'emprise de l'image que lui a construit son père qui est elle même tiree elle même de sa mère par exemple avec les vêtements ou sa coloration rousse. Elle ne voit que lui et c'est avec ce détail que l'histoire se construit car en effet on voit tout d'abord un detournement de mineur, de la pédophilie et des abus sexuels mais aussi on y voit tout le long du film un personnage qui essaie de se reconstruire, de redevenir l'enfant qu'elle aurait dû être grâce à son entourage comme par exemple Samia que j'ai trouvé profondément touchante malgré son comportement très défensif. La complicité qu'elles partagent creve d'ailleurs l'écran et rechauffe le cœur.

En ce qui concerne les autres, Dalva se coupe les cheveux pour unifier la couleur de ses cheveux d'origines comme si elle se libérait enfin définitivement de l'emprise de son père pour ensuite avoir une sorte de carré avec frange (durant le procès) coiffure que l'on avait retrouve quelques minutes avant sur la petite fille habillée en princesse qui peut personnifier l'enfance.

Et que dire de la mise en scène et des choix d'image poétique qui nous laissent entrer dans l'intimité du personnage sans trop la sexualiser (malgré ses vêtements). Ou même le travail sur le son fortement agréable avec ces musiques qui font très contes de fée et très enfantin (elles font rêver).

Je conseille vivement!