Itinéraire d'un enfant hanté

Second volet de la saga initiée par Richard Donner en 1976, "Damien, la malédiction II" est un film qui surprend mais aussi déçoit beaucoup. En effet, le petit Damien a bien grandi et ne se contente plus d'être un enfant silencieux et inquiétant. Ainsi, là où le premier film jouait beaucoup sur la silhouette ténébreuse du jeune enfant pour provoquer des moments d'effroi bien sentis, ici, rien de tout ça.
Damien devient un pré-ado en pleine crise qui provoque des meurtres en chaîne sans le vouloir et qui, à la manière d'un super-héros découvrant ses pouvoirs, va se questionner sur sa propre nature. Enfin, pendant une fraction de seconde car une fois que Damien comprend ce qu'il est, il semble accepter son destin sans aucune forme de confrontation intérieure, une thématique desservie par un jeune acteur qui semble à la peine. Le film peine donc à effrayer et prend plus des allures de drame intimiste mal joué lorsque Damien semble contrarié. De plus, les meurtres font figure de "Destination Finale" avant l'heure sans l'aspect fun (à part une scène plutôt bien vue dans un ascenseur).

Le véritable intérêt du film réside dans la direction qu'il apporte à la saga. L'ascension de Damien dans le monde des affaires est ici initiée ce qui donne au film des aspects de thriller d'espionnage. Un côté hors de propos lorsque l'on regarde un premier film emprunt de mysticisme et de scènes cauchemardesques mais qui prend son sens dans la volonté de l'équipe créative de prendre un tournant intéressant d'un point de vue scénaristique dans la saga. Le film en devient très (trop?) réaliste mais a au moins le mérite de comprendre le sens de "suite" en évitant soigneusement de nous proposer la même recette qu'auparavant. Et ce, même si William Holden incarne un quasi copié-collé du personnage de Grégory Peck dans la malédiction.