Ce film est important dans l’histoire du roman porno : le dernier tourné par Naomi Tani, l’égérie du pinku SM. La Nikkatsu a vu grand : un bon réalisateur connu pour ses films SM avec qui elle a beaucoup collaboré, un scénario qui la met en valeur, un budget conséquent, un univers bien restitué de yakuza en kimono et de vastes tatouages colorés.
Le résultat est atteint : la réalisation est efficace, le rythme agréable et les dialogues soignés, tout en gardant les marqueurs du genre : suspensions, cordes, lavements, coups de bambous et actes en conséquence…mais sans raffinement particulier, ni originalité dans une intrigue où les bourreaux cherchent davantage la honte de leurs victimes que leurs douleurs et cris.
C’est peut-être aussi la faiblesse du film. On sent tellement la volonté d’offrir un dernier beau personnage, fort et femme à la fois, à Naomi Tani que le film manque d’inventivité et et de surprise. Le parallèle entre les deux femmes rouge (Pivoine et Cerise, Junko Fuji et Naomi Tani) est tellement fort que ce film ne devient que la copie pinku du premier.
Le méchant fait bien son méchant, Naomi Tani est quand même un peu tendre dans les combats au coutelas et naïve pour une yakuza, les hommes qui tournent autour, meurent rapidement et violemment, les autres filles sont soit mignonnes (Yuri Yamashina) et naïves façon oie blanche à la veille du repas de noël ou mignonnes (Yukiko Tachibana) et perverses façon barbier de Séville. On notera également la présence fugace de Junko Miyashita et Kyôko Aoyama
L’histoire est donc classique, plaisante, sans être passionnante et Naomi Tani a pu quitté sa carrière de manière fort honorable. Une bonne partie de sabre n’a jamais fait de mal à personne.