Ce documentaire aurait pu s'appeler « Le Mystère Daniel Day-Lewis » tant celui-ci reste l'un des acteurs les plus intrigants, insaisissables de l'Histoire du cinéma. La chance ici de Jeanne Burel et Nicolas Maupied est de s'intéresser à un homme n'ayant tourné qu'une vingtaine de films, permettant de s'arrêter plus longuement sur les plus importants et d'offrir un panorama plus « complet ». Pourtant, si j'ai appris des choses, c'est avant tout sur la vie familiale et l'enfance du comédien, notamment à travers la personnalité de son père, célèbre poète anglais et longtemps figure écrasante pour le jeune Daniel.
Son expérience théâtral, également, très mitigée, ayant fait passer le futur acteur de « My Left Foot » par tous les états émotionnels avant de le faire exploser. C'est donc à travers le cinéma que la gloire arrivera : à partir de là et ayant suivi d'assez près, à quelques exceptions, moins de révélations me concernant, si ce n'est sur la fameuse méthode très très très très (très très très) immersive du monsieur pour s'impliquer au maximum dans ses rôles (heureusement qu'il n'a jamais interprété de tueur en série!), découvrant quelques anecdotes que je ne connaissais pas (notamment sur « Le Dernier des Mohicans » et sa pratique de la chasse en « conditions réelles ».
Dommage que certains titres soient vraiment survolés (« Au nom du père », « Le Temps de l'innocence »), alors qu'ils sont parmi les plus beaux, à défaut d'être les plus connus. Du classique donc, sans grande révélation mais parfois éclairant, notamment lors de quelques entretiens où l'on découvre un Day-Lewis drôle et décontracté : une facette qu'il aurait également été intéressant d'évoquer plus longuement. Au moins le mystère reste quasiment intact, et sans doute est-ce mieux ainsi.