Malgré un départ sur les chapeaux de roues et des premières minutes explosives pleines de promesses, Dans La Brume est une petite déception qui m'a étonné négativement. En effet, le film possède tout un tas d'éléments déconcertants qui, ajoutés les uns aux autres, le rendent finalement très moyen et loin d'être convaincant. Entre un scénario qui perd toute sa saveur, un jeu d'acteurs que j'ai trouvé peu concluant et des rebondissements qui n'apportent rien, je reste sur faim et attristé face à ce potentiel immense qui s'est peu à peu étiolé jusqu'à mener à ce ressenti insuffisant.
Au départ, tout était parfait. Vraiment. L'intrigue est saisissante, le début du long-métrage est absolument jouissif, on prend énormément de plaisir à voir les premières catastrophes et leurs conséquences se mettre en place. On se sent comme galvanisés par cette ambiance électrique, pesante et ultra palpitante qui nous étreint hyper rapidement. Avec un départ sans faute comme celui-ci, facile de penser que tout le reste du film va être aussi intense et fascinant. On panique, on sert le poings tant l'atmosphère nous oppresse et, irrémédiablement, on se met dans la peau des personnages. Que faire, comment réagir, comment ne pas céder à la panique ? Autant d'interrogations qui deviennent les nôtres face aux acteurs et aux évènements chaotiques qu'ils doivent affronter. J'ai vraiment adoré les premières du film et Dans La Brume avait vraiment tout en main pour me plaire et me subjuguer.
Cependant, j'ai rapidement déchanté. Premier problème : j'ai saisi l'un des éléments-clés de l'intrigue assez tôt dans le film. Cela n'aurait pas été un problème énorme si tous les autres ingrédients de l'histoire n'avaient pas été si passables également. Malheureusement, tout est assez transparent. De plus, les rebondissements qui peuplent ce récit sont soit grotesques, soit à peine émouvants. Les héros survivent à tellement de coïncidences ou d'accidents que cela en devient illogique et agaçant. J'ai eu énormément de mal à croire à certaines des choses dont les héros se relèvent. De plus, fait assez incroyable que je n'avais jamais éprouvé jusqu'à présent, les retournements de situation, pourtant mis en place pour nous éblouir ou nous toucher en plein coeur, n'ont provoqué chez moi qu'un vide inexplicable. Je n'ai rien ressenti face à certaines scènes pourtant bel et bien présentes pour agripper le spectateur et le faire vibrer. Je ne me l'explique pas du tout et je n'arrive pas à saisir comment un tel film, avec autant de capacités à la base, ne parvient pas à briller et à gagner en puissance. Le soufflet retombe tellement vite que je pense qu'une fois cette limite atteinte, je ne pouvais plus rien prendre au sérieux. Quelques évènements sont trop vite mis de côté, le scénario est hyper linéaire, des coups de théâtre tendent véritablement vers l'absurde ou le saugrenu, c'est ultra regrettable.
Même chose du côté des acteurs : si Romain Duris et Olga Kurylenko sont terriblement crédibles et poignants au départ, très vite le charme se dissipe et ne révèle que des personnages à peine crédibles et loin du spectateur. J'ai trouvé certains de leurs liens peu vraisemblables à cause de leur manque de profondeur. Certaines réactions manquent de compassion et de sensibilité pour sembler totalement réalistes. Certes, le sacrifices sont nombreux et les douleurs sont déchirantes mais, malgré tout, je suis resté de marbre face à des instants manifestement faits pour être bouleversants. Il manque l'étincelle, le coeur et la poésie à ce film pour nous troubler véritablement. Des romances superflues voient le jour tandis que des relations familiales se disent puissantes alors qu'elles ne nous extirpent que très peu d'affection ou de tendresse. J'ai trouvé les héros distants les uns des autres, frustrants vis-à-vis de nous et effarants dans leur manque presque tangible d'être liés les uns aux autres.
La conclusion du film ne quitte malheureusement pas cette voie de la déception et du vide émotionnel. Les derniers chapitres de l'intrigue sont surtout dotés d'interrogations plus grandes les unes que les autres et faites de non-sens qui m'ont cruellement exaspérés. Le manque d'explications et d'informations est lourd à porter et ressemble presque à un choix délibéré pour nous faire comprendre, jusqu'au bout, que toute cette histoire n'est qu'une vaste mascarade. Les éléments absents sont tellement nombreux et omniprésents qu'ils ne font que souligner l'aspect non-abouti du film. Il manque trop de réponses pour rendre cette fin ouverte acceptable ou justifiable à mes yeux. C'est simplement la cerise sur le gâteau empoisonné.
Vous l'aurez constaté, Dans La Brume est un long-métrage qui m'a déplu et qui, malgré un rythme et une tension grandioses au début, résonne comme une déception à mes yeux. Après avoir visionné la bande-annonce, le spectateur est en droit de s'attendre à quelque chose de plus fort, de plus grand et de plus passionnant. Finalement, on est loin d'avoir le souffle coupé ou l'esprit embrumé. On garde les idées terriblement claires tant ni les personnages, ni les rebondissements ne parviennent à nous envoûter ou bien à nous faire oublier les points noirs du long-métrage. Un film qui me laisse amer, désenchanté et dépité qui a, tristement, gâché son excellent potentiel à mes yeux.
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