N&B - Vu en VOSTFR


Après « Cry Danger », voilà un nouveau Robert Parrish. Et c’est aussi bon. Classique, tous les ingrédients qu’on aime. Exercice de style éternel, toujours le même et toujours nouveau. Les amateurs de « polars noirs » bavent déjà et c’est bien normal. Pourtant, il convient de préciser que si ce film est un excellent polar, le qualificatif « noir » n’est pas approprié si on considère que pour être qualifié ainsi, le scénario aurait dû entraîner le personnage principal dans une dégoulinante infernale et fatale. Ici, il s’agit d’une aventure policière filmée dans un N&B splendide et c’est déjà bien.
On est en terrain connu avec Broderick Crawford (seul acteur un peu connu à l’époque au générique) ; cet acteur est tout à fait crédible dans ce type de rôles positifs de flics qu’il n’a pas suffisamment interprétés à mon goût.
C’est un flic nommé Johnny Damico qui commence par un magnifique ratage d’arrestation sous une pluie aussi fascinante que celle des « Les Pillards de la Route » (une référence). Très bon début : Damico aperçoit un homme qui vient d'en tuer un autre ; il intervient mais le tireur présente un insigne de police ; Damico le laisse partir téléphoner aux secours et il s’occupe de la victime. Grave erreur ! Le tireur s’est évanoui dans la nature. Damico a vaguement vu le visage du tueur. Pour rattraper sa faute, la mission de Damico sera d’infiltrer la pègre locale et de remonter jusqu’au tueur et au donneur d’ordre. Il lui faudra se méfier de tout le monde car, bien entendu, il y a de la corruption dans la police, des faux infiltrés qu’il lui faudra découvrir.
Bien situé dans un environnement social bien présent, le récit bien mené est parsemé de rebondissements et de surprises qui font que le temps passe vite.
Parmi les sinistres, forts et sales « caracters », on retrouve le jeune Ernest Borgnine et les débutants Neville Brand, Richard Kiley et on aperçoit même Charles Bronson (non crédité). Les femmes ne sont pas passives dans cette histoire d’hommes. Jean Alexander et Betty Buehler (étoile filante de l’écran), femmes en marge de l’enquête, se verront entraînées dans l’aventure de façon non négligeable.

Du réalisateur Robert Parrish, est-il juste de dire qu’il n’a jamais été meilleur que dans les polars noirs de ses débuts ? Je le pense.
Les dialogues de William Bowers, quelquefois humoristiques, sont assez savoureux.
A signaler aussi, les décors de Frank Tuttle (pas le réalisateur) et la belle photo en N&B de Joseph Walker ; ces éléments participent toujours de façon importante au bonheur que l’on trouve à être replongé dans ces atmosphères socialement sombres et potentiellement dangereuses.
The Mob – qu’on aurait pu traduire par L'organisation ou La pègre ou Le "syndicat" - est donc un très bon, très vif et très solide polar avec ce qu’il faut de technique froide, d’action et de violence jamais complaisante. De la belle ouvrage.
Allez-y ! La gueule du loup est une bonne adresse.
A consulter l''interview de Robert Parrish par Bertrand Tavernier / Amis américains / Editions Institut Lumière / Actes Sud / pages 362 – 363

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le 29 mars 2015

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