ça commence plutôt bien :

Une belle photographie : un ton sur ton permanent, l'intérêt de mettre un uniforme aux élèves pour éviter le brassage des couleurs, des esthétiques très ciblées en fonction des lieux où on se trouve.

Un jeu relativement subtil sur les clichés de la fiction. Ainsi, sans qu'on nous l'explique, l'américanisation gagne un environnement a priori français : la maison en question semble sortie de Desperate Housewives, les noms des personnages qu'on appelle par leur nom plutôt que leur prénom...

Une mise en abyme intéressante : l'élève écrit ce qu'il a vu, et nous ne savons jamais vraiment dans quelle mesure ce qu'on nous donne à voir est le résultat de sa réécriture fantasmatique ou ce qui s'est réellement passé. De ce fait, les grosses ficelles et l'aspect caricatural de certaines situations sont à contextualiser comme la possible émanation d'un cerveau adolescent. On peut faire le rapprochement avec Black Swan qui fonctionnait sur le même principe.

Dernier point positif : Luchini est sobre, et ça, ça mérite l'oscar.

Bon, dans la dernière partie, ça se gâte, je dirais fatalement. A force de nous proposer une réflexion en abyme sur le récit, ses limites et nous donner des leçons sur ce qui serait l'ultime histoire, on précipite sa chute, dans tous les sens du terme. Contrainte à la surenchère, la fin est assez grotesque et c'est un sacré gâchis.

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le 19 juin 2013

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Sergent_Pepper

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