Critique N°280:" Je suis directrice d'études"

La note que je met à de film est la moyenne de deux autres notes car mon avis est complètement partagé sur ce film, d'un coté je suis scotché par ce film et d'un autre côté je suis dégoûté d'avoir vu autant d'horreur en un seul film. C'est donc un Avis Partagé que je vais vous faire avec cette critique.


Avant de donner clairement mon avis, une petite présentation s'impose car c'est un film très peu connu du grand public et on comprend pourquoi en voyant le résultat final. Dans ma peau, c'est l'histoire tragique d'une jeune femme qui découvre qu'elle aime se faire du mal en se coupant avec toutes sortes d'objets. Dans sa folie destructrice, elle va y laisser bien plus que son âme...


La réalisatrice française Marina de Van se met elle-même en scène dans ce drame glauque et gore au possible, incluant des passages de réelles tensions et des scènes donnant envie de gerber. C'est probablement le film le plus tordu que j'ai vu dans ma vie et pourtant, le sujet de ce film est un fléau réel, des personnes font la même chose que le personnage principal de cette histoire même si je pense que Marina de Van a poussé la chose à son extrême pour montrer l'horreur d'une telle addiction.


Pour:


Le film que nous offre Marina de Van est horrible, sur plusieurs points. Les sévices que s'infligent le personnage principal sont affreux au point que j'ai vraiment eu envie de vomir devant de telles atrocités. Pourtant, nous sommes en quelques sortes "habitués" à ce genre de mutilations avec les sagas Saw ou Hostel mais ici, ce n'est pas du tout le même approche. Ici, vous avez une jeune femme lambda, un peu aisé, qui se détruit petit à petit et qui plonge dans une folie destructrice de son propre corps. On est donc dans une sorte de film masochiste et tordu mais qui est malheureusement trop bien mis en scène pour que l'on pense que ce n'est pas possible de souffrir d'une telle addiction.


Pourtant, la mise en scène est diablement efficace, on souffre en même temps que le personnage qui essaye tant bien que mal de retenir ses pulsions mais qui n'y parvient pas car cela lui fait du bien, à croire que cela lui permet de s'évader des responsabilités qu'elle possède. Les scènes de boucherie, car on peut difficilement les caractériser autrement atteigne des sommets dans l'horreur et dans la souffrance physique d'un être. C'est absolument immonde de voir cela mais cela colle avec la psychologie du personnage et les scènes de tortures sont incluses dans le récit de manière à ne pas prendre par surprise le spectateur qui a déjà envie de gerber.


Voilà pourquoi de film est un monument du genre, il parvient à traiter un sujet délicat de manière à le rendre crédible aux yeux des spectateurs qui éprouvent une profonde pitié pour ce personnage. Un chef d'oeuvre donc.


Contre


Un chef d'oeuvre ais-je dis ? Oui mais non.. Quoique.. Je ne sais plus quoi penser après avoir vu un tel film. Honnêtement, cela me travaille depuis hier soir, j'essaye d'aborder ce film en me disant que c'est le premier film de ce genre que je vois, un film traitant une addiction tellement à l'extrême que cela tient du miracle qu'il soit sorti en salle.


Voilà donc mon second avis sur ce film: si vous voulez le voir, préparez-vous à être dégoûté et a vouloir aimer votre corps comme jamais après. Comment mais comment une telle histoire a-t-elle pu voir le jour sans faire un scandale sans nom. Comment a-t-on pu laissé faire Marinan de Van. Elle dresse le portrait d'une femme perdue et qui n'a pas d’échappatoire et c'est là que le film aurait mérité d'être retravaillé. Quand vous faites ces genre de film, plutôt que de montrer des scènes qui font tourner de l'oeil, il aurait mieux fallu travailler sur la philosophie du personnage et surtout lui permettre de sortir cette spirale infernale dans laquelle elle est enfermée continuellement tout le long du film.


Car non, vous ne verrez pas un autre personnage essayant d'aider le personnage principal, plus le film avance, plus elle se retrouve seul, puis elle s'enfonce dans sa folie destructrice. Je veux dire, c'est quand même pas compliqué d'ajouter une vingtaine de minute à ce genre de film et de faire en sorte que le film se termine mieux en passant sous silence quelques scènes de mutilations qui sont vraiment trop présentes sur le final du film. Je ne supporte pas les films où on traite d'un tel sujet sans même laisser une infime chance d'espoir au personnage principal.


Marina de Van mais qu'aviez-vous en tête en écrivant un tel scénario ? Je veux dire, vous vouliez que votre personnage souffre le martyr pour prouver quoi ? Que de se scarifier s'est mal ? Que de se faire du mal peut pousser jusqu'à la folie ? On a pas besoin de voir un film dans ce genre pour le savoir ou alors, des gens autour de nous s'en rendent compte et mettent tout en oeuvre pour nous aider. Non, dans votre film, personne n'aide le personnage mais pourquoi ? Je veux dire, ne serai-ce que son conjoint aurait-dû l'aider, c'est du bon sens.


Pour finir, Dans Ma Peau est une merveille cinématographique tout en étant un film insupportable à regarder. Il nous dresse le portrait d'une femme sans espoir et qui pousse la démence au point de non retour.


Merveilleux et Destructeur, Fascinant et Inutile, Parfaitement Mauvais ou encore Bombe cinématographique tout en étant un scandale sans précédent, les mots me manque pour le dire.

Bastien_Rae
5

Créée

le 15 avr. 2016

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Bastien Rae

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