Todd Phillips est en mode rampage, et c'est ainsi qu'à peine après nous avoir servi Very Bad Trip il nous balance à la tronche son nouveau buddy-movie. Mais Todd, ne dit-on pas qu'il faut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de sortir une connerie ?
Cinq jours séparent Peter Highman (Robert Downey Jr.) du jour où il sera père pour la première fois, au terme de la grossesse de sa femme. Tandis qu'il se dépêche de prendre un vol d'Atlanta pour être à ses côtés pour la naissance, ses meilleures intentions s'en vont à vau-l'eau. Une rencontre fortuite avec Ethan Tremblay (Zach Galifianakis), un acteur en quête de reconnaissance, force Peter à faire de l'autostop dans une virée qui va le mener à travers le pays, détruisant au passage plusieurs voitures, de nombreuses amitiés et sa dernière résistance.
Date Limite, comme son nom l'indique, a une date de péremption, malheureusement pour lui, elle a été dépassée, faisant de cette « comédie » un produit impropre à la consommation. On a des blagues de caca et de pipi, on a des LOL et des MDR dits à haute voix, accompagnés de blagues sur Facebook et puis de blagues de joints, et on a aussi un chien qui se branle et des mecs qui boivent des cendres en guise de café comme le faisait Cartman dans South Park avec celles de Kenny. En somme une belle barrique d'aliments remplissant les poubelles de Carrefour en fin de journée.
C'est dommage, on avait pourtant Robert Downey Jr, le type qui a passé la moitié de sa vie en cure de désintox de marijuana mais à qui on fait jouer les pudibonds anti-drogues, et puis on a Zach Galifistoukis, un grec barbu jamais drôle mais qu'on aime bien quand même parce qu'il a l'air gentil. Du coup nos deux mecs ils s'engueulent pendant une heure et demi et après ils deviennent copains comme dans les films avec Gérard Depardieu et Pierre Richard et puis à la fin on a Charlie Sheen qui demande un joint au gros barbu. Que du LOL quoi.
Non franchement ici on vole tellement bas que les pâquerettes nous chatouillent les miches, mais comment pourrait-il en être autrement après la cataracte de road-buddy-movies qui a déferlé aux States ? Le genre est usé et l'on nous montre ici que tout a une limite, les rires étant trop sporadiques. Reprendre constamment les mêmes ficelles et simplement changer les acteurs ça ne suffit plus, et il faudra tôt ou tard que les américains se donnent un bon coup de pied aux fesses et cessent de nous servir des mecs idiots, défoncés ou bourrés à toutes les sauces sur le tapis.
Bref, Date Limite est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et l'on est loin des possibilités qu'aurait pu nous servir le duo. C'est certes pas complètement moisi, Downey/Galafinikakis faisant partie des acteurs que l'on a plaisir à voir, et réussissant par leur aura à apporter un plus, mais c'est hélas trop peu pour sauver l'oeuvre de la noyade.
On retiendra Juliette Lewis, évidemment dans un rôle décalé, celui d'une dealeuse, venant apporter un léger sourire sur le visage de ses fans, mais sentant la tentative de caméo facile pour satisfaire l'audience.
On aurait aimé mieux de Todd Phillips, qui nous avait pourtant bien fait marrer avec Road Trip ou Old School, mais qui a vraisemblablement lui-aussi atteint sa date limite; mais soyez rassurés, Very Bad Trip 2 arrive avec des blagues super à la mode sur Twitter — LOL MDR.
Pour conclure, Date Limite sera drôle pour les ados ou jeunes post-pubères qui découvrent le genre, mais pour ceux qui bouffent du road-buddy-movie depuis Cheech & Chong ça sera la remontée gastrique assurée.
Mention spéciale pour les services sanitaires (entendez la critique de presse) qui auront eu là une nouvelle occasion de se faire chier pendant leur travail. Merci Hollywood.
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