Superbe prestation romaine.

Gilmour n’a fait que quelques dates pour sa tournée 2024 et aucune en France. En Europe, il fallait se contenter de Londres ou Rome, dans le site antique prestigieux du Circus Maximus (Genesis et Springsteen s’y sont déjà produit). Il y a quelques années, c’était dans l’amphithéâtre de Pompéi qu’il était revenu jouer. Il avait pourtant promis avant ces concerts, en plein conflit avec Waters, qu’il ne reprendrait pas de titres de la période où Roger était dans le groupe mais qu’il en jouerait du Pink Floyd d’après 1983 et même de la période Syd Barrett. Mais il a fini par revenir à la réalité et que sa tournée n’était pas possible sans les tubes sur lesquels il a joué. Donc pas de «Money » ou « Run like Hell » dans ces concerts mais bien sûr « Wish you were here » ou encore un final époustouflant sur « Comfortably numb ». C’est pour moi le meilleur morceau de Gilmour même si le must absolu reste la version du Royal Albert Hall en 2005 en duo avec un certain David Bowie, extraordinaire ! Avant de sortir dans de nombreux formats physiques, ce concert de 2h30 est passé en avant-première au cinéma dans des conditions de son et d’image optimales : écran géant IMAX, un son qui vous défrise (pour peu qu’il vous reste quelques cheveux !!!). Au final, c’est magistral avec deux moments très forts que j’ai retenus. D’abord une version de « Fat Old Sun » (morceau le plus ancien de la setlist) dotée d’un solo dévastateur ainsi qu’un « Great Gig in the Sky » où les choristes sont autour du piano sur lequel sont posées simplement quelques bougies et un candélabre et Gilmour à la pedal steel guitar : hallucinant ! Si vous ne frissonnez pas alors, c’est que vous êtes perdu pour la cause du rock 😊!

Et parmi les choristes on trouve sa fille Romany avec qui il chante en duo « Between two points ». La setlist inclut des titres de Luck and Strange (« The Piper's Call », « Between Two Points »), de la carrière solo de Gilmour (« 5 A.M. », « In Any Tongue ») en plus de quelques titres choisis dans le répertoire du Floyd. Un concert qui refuse donc de rester collé au passé durant lequel Gilmour est entouré de fabuleux musiciens : Guy Pratt (fidèle parmi les fidèles), Adam Betts à la batterie, Rob Gentry, Ben Worsley à la 2e guitare, le légendaire Greg Phillinganes aux claviers et aux chœurs (ce musicien peut TOUT jouer, ça en est énervant 😁, je l’ai vu avec Toto, Clapton…) et un trio de choristes magnifiques constitué de Hattie et Charley Webb, Louise Marshall, auquel se joint Romany Gilmour pendant la majeure partie du concert. A presque 80 ans, le son de la guitare de David est intact et vous cloue sur place ! Un concert que tous les amateurs du Floyd doivent voir et écouter. La réalisation de Gavin Elder a bénéficié de très gros moyens devenus rares aujourd’hui mais qui permettent d’adopter différents points de vue, de très gros plans sur les visages et les mains des musiciens à des vues aériennes magiques de Rome la nuit grâce à des drones. Un concert quasi-parfait même si j’ai un petit faible pour celui du Royal Albert Hall en 2005 et de Pompéi en 2016. On parle maintenant de nouveaux morceaux en 2025, avant peut-être une nouvelle (ultime ?) tournée en 2026 qui n’éviterait pas la France cette fois-ci ?! Please, please, please 😉!