Dans David Golder, son premier film parlant, Julien Duvivier parvient à ajouter de la noirceur au roman d'Irène Nemirowsky qu’il adapte ici au cinéma.
Dans son premier rôle parlant, Harry Baur incarne le personnage-titre, celui d’un homme d’affaires pris en tenaille entre des revers de fortune et les deux personnages féminins qui l’entourent, sa femme et sa fille. Cette trame narrative très pessimiste est voisine de celle que le cinéaste reprendra un quart de siècle plus tard pour réaliser Voici le temps des assassins.
Ce film souffre de quelques scènes émotionnellement appuyées et surlignées par des décors à l’épure signifiante. L’héritage du cinéma muet est ici patent. Mais cela est bien peu face aux qualités formelles d’un long-métrage étonnamment moderne. Les dialogues concis, les mouvements de caméra étudiés apportés par la mise en scène et le travail effectué par le chef-opérateur Armand Thirard témoignent d’une œuvre très maîtrisée.