A la suite de problèmes de santé survenus en 2016, Nicolas Philibert a voulu réaliser un documentaire sur les infirmières et infirmiers, et il a donc suivi pendant plusieurs mois les élèves d'un IFPS, situé à Montreuil. C'est découpé en trois parties ; la formation théorique, avec notamment des activités en groupe, les stages dans différents services et enfin le ressenti des étudiants face à leurs professeurs.


Pour avoir effectué une formation d'aide-soignant il y a plusieurs années, j'avoue avoir ressenti comme une forme de nostalgie devant le film ; la première année en école d'infirmière a quelques similitudes, notamment les formations pratiques, et j'y ai retrouvé cette sensation de légèreté tant que nous ne sommes pas sur le terrain. Car oui, on peut se marrer devant une personne qui imite une femme enceinte, mais dans la réalité, c'est autre chose...

La partie consacrée aux stages est elle aussi intéressante, et je pense que, secret médical oblige, ça n'a pas du être facile pour le réalisateur de demander l'autorisation des patients à être filmés à visage découvert, notamment dans le cas de graves pathologies. Mais il a toujours cette habileté à filmer sans que la plupart des gens ne regardent pas la caméra, sauf une petite fille à qui on enlève un plâtre. Enfin, il y a les compte-rendus de stages qui sont parfois éprouvants à entendre, dont l'histoire de cette jeune femme qui a dû vendre son corps, sans protection, à des hommes, afin de financer son voyage, et venant à l'hopital pour savoir si elle n'a pas chopé un virus, ce qui fait fondre en larmes l'élève-infirmière qui raconte ça. Ou cette autre jeune femme qui fait face à un cambriolage, dont le vol de son ordinateur où étaient stockés ses cours, qui est très émue en évoquant l'aide de sa mère à ce moment-là.


A travers ce documentaire, on voit que Nicolas Philibert filme l'humain avant tout, avec ses joies, ses peines, ses douleurs, mais surtout, il en résulte un grand respect, sans donner l'impression de voler quoi que ce soit, aux élèves, aux professeurs, ou surtout aux patients.

Même si, je parle en mon nom, je n'ai rien appris, et que j'aurais bien aimé qu'on voit aussi des étudiants en troisième année, ça reste forcément enrichissant pour les personnes qui ne connaissent pas les arcanes de ce beau, mais cruel et indispensable à la fois, métier...

Boubakar
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le 19 avr. 2023

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Boubakar

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