A chacun son tour de mettre la pression

En 1983, Freddy Heineken, célèbre et riche industriel néerlandais, est enlevé. Entre la rançon exorbitante demandée, et le profil de la victime, l’affaire fera la une des journaux. Il faudra attendre les années 2010 pour que deux films en soient tirés. Une version britannique (que je n’ai pas vue), sortie en 2015 avec Anthony Hopkins. Et cette version néerlandaise, sortie en 2011.

Le parti pris de « De Heineken Ontvoering » est assez étonnant. La première moitié dévoile le kidnapping quasi exclusivement du point de vue des ravisseurs. L’enquête policière n’est pas évoquée, ni les proches de Heineken. On se centrera surtout sur l’un des criminels… qui paradoxalement est le seul à n’avoir pas existé ! Les ravisseurs étaient 5 dans la vraie vie, ils ont été réduits ici à 4, avec ce personnage de synthèse qu’est Rem.

En résulte un suspense limité. D’autant que beaucoup de choses sont racontées de manière superficielle, ou expédiée (les liens des ravisseurs avec le crime organisé sont suggérés, la femme enceinte du leader est à peine montrée…). Néanmoins le portrait de Rem n’est pas inintéressant. Apparaissant au départ comme timoré, il s’avèrera violent, pervers, et le pire de la bande.

La deuxième partie, tout aussi inattendue, est pour moi meilleure. Se focalisant sur la traque des ravisseurs, et l’impact de l’enlèvement sur la vie privée de Heineken. L’occasion de bien exploiter le vénérable Rutger Hauer, qui joue le rôle de l’industriel. Ou de montrer l’influence énorme de cet homme sur la justice et la politique.

Le tout dans une mise en scène fonctionnelle. Et je dois tout de même tirer mon chapeau au responsable des coiffures et des costumes, qui s’est lâché pour donner un beau style 80’s aux personnages !