L'avidité se cache parfois derrière l'héroïsme

Kelly's Heroes commence par une des nombreuses absurdités de la guerre. La division de Clint Eastwood (Kelly) et Telly Savalas ( Joe) qui affronte les Allemands du côté de Nancy est bombardée par les connards de leur propre artillerie.
On doit être en septembre 44 après la libération de Paris et avant la contre-offensive allemande des Ardennes de l'hiver 1944 mais peu importe la vérité historique puisque Brian G.Hutton a voulu changer de style, après l'héroïque Quand les aigles attaquent, et démythifier le film de guerre comme c'était à la mode en 1970 (voir MASH réalisé la même année).
Et le film continuera donc sur le même ton décalé : les chars des Alliés seront bombardés par erreur par un abruti de pilote d'avion.


C'est par hasard que Kelly (Eastwood est une fripouille dans ce film) remarque des barres d'or camouflées en plomb dans la mallette d' un colonel allemand prisonnier et il va ensuite le saouler pour en connaître l'origine.
La suite est la progression de Kelly, Joe et leurs soldats devenus déserteurs au travers des lignes allemandes, avec au final l'attaque du village dans le but de s'emparer du dépôt d'or.


Clint Eastwood abandonne ici son rôle du Bon pour celui du Truand. Telly Savalas garde son image de dur mais n'est motivé que par l'appat du gain. La troisième tête d'affiche est Donald Sutherland, en hippie anachronique commandant de char, qui mange tranquillement au plus fort de l'attaque, profitant du répit causé par la réparation de son char. C'est un film de guerre, donc aucun rôle féminin.


Le moment fort du film est la parodie de western où on voit nos trois héros alignés faisant face au canon d'un char Tigre de la 1ère Panzerdivison SS, sur fond de parodie de musique d'Ennio Moricone par Lalo Schifrin.
Un bon divertissement amoral filmé principalement en Croatie où les Allemands tombent comme des mouches, comme les Indiens dans les westerns. Puisse Hollywood nous en épargner un remake.

Zolo31
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le 30 janv. 2018

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