De mauvaise foi (2025) : Un film de conviction douce, porté par un scénario habile ?

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Dans De mauvaise foi, Albéric Saint-Martin signe une comédie satirique ancrée dans un monde en voie de disparition : celui des châteaux décrépis, des héritiers excentriques et des alliances arrangées. Avec une précision de métronome et un humour assumé, le film tisse le portrait d’une aristocratie qui jongle entre dévotion, tradition… et manipulations.


Pascal Demolon incarne Réginald, notaire obsédé par le maintien de son domaine familial, quitte à tordre un peu les règles du bon sens (et de la morale) pour y parvenir. Son plan : transformer un jeune homme, Arthur (Jean-Baptiste Lafarge), en catholique exemplaire et en prétendant idéal pour sa fille, Athénaïs (Romane de Stabenrath), afin de capter l’héritage d’une comtesse mourante. Un postulat farfelu, mais traité avec un sérieux comique qui fait mouche sans forcer.


Saint-Martin s’appuie sur une mise en scène sobre mais précise, où chaque plan sert la dynamique du récit. Le château, personnage à part entière, est le théâtre d’un vaudeville élégant où les dialogues fusent, portés par une distribution inspirée : Philippe Duquesne apporte une truculence bonhomme en ami dépassé, et Herrade Von Meier campe une tante pieuse au grand cœur. Les costumes, les décors, les silences aussi, racontent une France périphérique entre repli et ruse, loin des clichés parisiens.


Adapté du roman Les pieuses combines de Réginald de Thomas Hervouët, le film ne se contente pas d’illustrer un livre : il affine, coupe, resserre pour mieux révéler les mécanismes du mensonge vertueux. Il évoque, par ses thèmes, l’esprit des comédies de Scola ou de Mocky, mais avec une légèreté plus moderne. L’opposition entre spiritualité sincère et foi instrumentalisée fait écho, sans lourdeur, aux débats contemporains sur l'identité, la tradition et les valeurs.


À aucun moment De mauvaise foi ne cherche à convaincre par la force. Il amuse, il égratigne, parfois il attendrit. Et surtout, il laisse le spectateur juge des compromissions de ses personnages. Ni sermon, ni farce béate : un film de conviction douce, porté par un casting précis et un scénario habile. Une comédie de mœurs enlevée, qui prouve que la foi – ou l’apparence de la foi – peut parfois être l’arme la plus efficace… pour toucher un héritage.

Le-General
7
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le 6 mai 2025

Critique lue 240 fois

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Le-Général

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