Daedpool (ceux qui savent sauront, s'ils ont l'oeil (moi aussi j'ai de l'humour...))

Deadpool. Le tant craint et attendu de l'univers Marvel. Après une première apparition pas franchement terrible, et dix ans pour se remettre du traumatisme, que vaut ce nouvel essai, cette fois au devant de la scène ?


C'est une tuerie. Au propre comme au figuré. Mais une tuerie tout de même calibrée comme un blockbuster.


On va avancer point par point. L'humour, tout d'abord. Bien qu'il passe aussi par le visuel, c'est avant tout un humour bavard. Quoi de plus logique pour the Merc with a Mouth ? Un humour présent dès le générique, et qui va tambour battant sans jamais discontinuer ou presque. On se moque de tout, et de tout le monde, également de soi même. Souvent vulgaire ou ultra référencé, il fait mouche à chaque fois grâce à un subtil dosage. Moi qui ne suis pas fan de l'humour trop vulgaire, et qui déplore cela dans le cinéma américain, je me rend compte que l'on peut en faire quelque chose en enlevant simplement un ingrédient de l’équation : la stupidité. Ou plutôt, encore une fois, en dosant bien. Drôle et stupide, c'est bien, si le drôle l'emporte sur le stupide. Et ça, Deadpool le fait à merveille. On a aussi des tonnes de réferences à tout et n'importe quoi, et au passage on égratigne le faux Deadpool d'il y a dix ans et Green Lantern, précédente aventure de Ryan Reynolds dans l'univers des super-héros. Et bien sur, qui dit Deadpool dit briser le quatrième mur, ce qui donne quelques interactions avec le public plutôt coquasses. Tout cela offre des dialogues délirants au possible. Cependant, cela a un prix : quasiment chaque ligne de texte étant une référence ou une vanne, aucune profondeur n'émane des dialogues. Mais ce n'est pas un problème durant le visionnage, l'humour nous entraînant sans nous laisser le temps de réfléchir.


Les personnages. Peu nombreux et peu travaillés, ils sont surtout là pour mettre en valeur Deadpool. Les personnages secondaires sont sympatoches, et pas trop caricaturaux, hormis Colossus, qui passe de X-men à Pascal le grand frère/le gentil géant. Pour le coup, il en devient presque lourd (un comble), mais cela sert principalement à marquer à fond la différence avec Deadpool le anti-héros, et c'est toujours marrant, donc ça passe. Et ce personnage principal, alors ? Le film s'appelle Deadpool, et on ne voit que lui ou presque ! Dit nous tout ! Et bien, il est extra. Contrairement aux autres, il a été bossé à fond. Heureusement, étant le personnage phare. Ryan Reynolds est plus que convainquant en Wade Wilson, complètement barré depuis sa naissance apparemment. Complètement barré, mais pourtant crédible, le véritable tour de force du film pour moi, qui craignais qu'à force il nous fasse sortir du film. Mais ce n'est jamais le cas, sa "folie" étant rendue très humaine par Morena Baccarin, qui joue le rôle de Vanessa, la copine de Wade. Pas aussi folle, mais dôtée de la même folie. Un amour qui donnera naissance à la réplique du film ayant le plus de sens (la seul ayant du sens ?), que je ne citerai pas, car elle est poésie romantique dans un océan d'humour sous la ceinture.


L'histoire. Etant une véritable origin story (donc exit le truc bof bof de X-men Origins : Wolverine), on y apprend comment Deadpool est devenu Deadpool. Ce que le film fait de bien, c'est de nous lancer dans l'action avant de nous lancer les origines, ce qui permet de ne pas rendre le début poussif. Pas que cela soit poussif, mais étant le moment le plus sérieux du film, cela aurait pu jouer en la défaveur du film. Cependant, le film n'est pas sérieux et teinté d'humour, comme les autres Marvel. C'est de l'humour teinté de sérieux, donc même les passages moins délirants gardent la dose d'humour nécessaire afin de garder le film dans une certaine cohérence. Cette fois encore, ce parti pris a un contrecoup : l'histoire est au final assez pauvre, et peu impressionnante, comparée aux autres Marvel. Heureusement, l'emballage est tellement bon qu'on se fiche de l'histoire. Il y a le strict minimum, mais il est grandement suffisant pour ce produit là.


Malgré quelques défauts, mon 9 n'est pas exagéré. C'est un 9 dans une catégorie bien précise. Car Deadpool n'existe que pour une chose : divertir. Ce n'est pas le film de l'année, ça reste un blockbuster, le calibrage est juste un peu différent. Mais c'est du pur divertissement. C'est un bonheur à regarder, et on ne peut lui reprocher un fond assez vain, car tout l'équipe s'est donnée à fond pour nous offrir non pas un chef d'oeuvre, mais un délire assumé, un plaisir coupable. Et je pense honnêtement qu'un premier film Deadpool n'aurait pas pu être meilleur. En espérant qu'il fonctionne, et que la recette puisse être améliorée pour un prochain opus.

Matondia
9
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le 15 févr. 2016

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Matondia

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