Uncut Movies, pour beaucoup, c’était un éditeur en or, au début des années 2000, permettant de se procurer des films inconnus, déviants, et surtout ayant peu de chances de débarquer en France. On se souviendra des Skinned Alive, Premutos, Black Past et autres Fantom Kiler en VHS. Puis le DVD est arrivé, et Uncut Movies s’est adapté, et leur catalogue est aussi devenu un peu moins intéressant. Death Factory fait partie de leur catalogue, au tout début du DVD. Bref, Death Factory, un film au budget ridicule, tellement ridicule qu’il n’y avait pas de toilettes pour l’équipe pendant le tournage. Un film sans prétentions, qui nous propose une bande de jeunes dans une usine désaffectée et une femme façon Tetsuo du pauvre qui va tuer tout ce bon monde. Sur le papier, on jubile. On sait très bien aujourd’hui qu’avec un minimum d’argent mais pas mal d’idées, on peut faire beaucoup. Si en plus, on a une usine désaffectée pour tourner, c’est encore mieux, tant cela offre de possibilités visuellement. Malheureusement, on s’aperçoit très rapidement au lancement du film que le budget était si bas que l’usine désaffectée que l’on attend tant…. N’est finalement qu’une vulgaire petite maison abandonnée faite de trois pièces et quelques couloirs vides et poussiéreux. Le potentiel visuel du film tombe immédiatement à plat, mais bon, qui sait, le film a peut être autre chose dans ses poches à nous proposer. Mais dés l’apparition des premiers acteurs du film, et dés qu’ils ouvrent la bouche, on tombe d’encore plus haut.

Oui, les acteurs, tous des inconnus à quelques exceptions près, sont des tâches qui ne savent pas jouer, et manquent cruellement de naturel à l’écran. Oui, il y avait bien longtemps que je n’avais pas vu quelqu’un jouer la comédie ainsi. Même dans une mauvaise production Troma, ça reste plus naturel, c’est dire le niveau. Ainsi, il est très dur de parvenir à rentrer dans le film, surtout que la scène d’ouverture, avec un jeune couple pénétrant dans mm mmm l’usine désaffectée, peine à séduire à tous les niveaux. Réalisation manquant de dynamisme, acteurs à côté de la plaque, entre le mec peureux (pour une fois) et la fille cochonne (YES, grand classique !), et des acteurs qui crient pendant quatre piges lorsqu’ils se font étriper. Les effets sanglants sont… bien sanglants, il est vrai, mais l’amateur de gore restera déçu, car à ce niveau, peu de choses à se mettre sous la dent. Lorsque par la suite le réalisateur nous présente les personnages de l’histoire et leur arrivé dans l’usine, on a du mal à rester éveiller devant tant d’amateurisme. Même la photographie n’est pas des plus travaillée, et le cadrage 1.33 d’origine n’est pas des plus agréable à regarder. Les acteurs ne jouent pas très bien, les personnages sont têtes à claques et stéréotypés (le couple qui ne pense qu’à s’envoyer en l’air, la fille prude, le mec qui veut se la faire, le geek et la femme forte, en gros). On aura bien droit à une petite apparition de Ron Jeremy, qui ne servira pas à grand chose par ailleurs, et à Tiffany Shepis dans le rôle du « monstre », mais elle tardera à faire son apparition. Non, il faudra d’abord que les jeunes boivent, fument et s’envoient un peu en l’air pour que le film puisse bouger.

Bien entendu, quand on connaît le budget de la chose, on voudra quelque peu pardonner certains éléments, mais ça ne pardonne pas tout, il faut bien avouer que Brad Sykes, dont c’était le 13ème film (il aime le souligner) ne sait pas franchement réaliser son film et diriger ses acteurs. Oui, le budget de la bête est de… 5OOO dollars, soit un peu moins de 4000 euros, pour vous donner une idée. Toujours est-il que dés que le fameux monstre, nommé Alexa, rentre en scène, le film se bouge enfin pour nous livrer ce que l’on voulait. Du sang, des meurtres, et le réalisateur parvient enfin à s’activer un peu. Sans aucun doute beaucoup plus motivé par les plans sanglants, ils arrivent alors à nous livrer quelques jolis meurtres graphiques et de beaux plans, comme celui où Alexa arrachera la gorge d’une victime, faisant gicler le sang en plein sur la caméra. Même si le film reste assez monstrueusement soft, on notera quelques plans un peu plus sanglants que d’autres, comme cette fille se faisant crever les yeux. Bien entendu, tout ça ne dure pas franchement longtemps, tout comme le film d’ailleurs, et c’est sans doute une bonne chose. Malgré quelques bonnes choses en seconde partie, un bon plan final, quelques bons meurtres, Death Factory peine à convaincre, la faute à un manque de sérieux et surtout de talent. Toute l’équipe a l’air d’y croire, mais ne se donne assurément pas à fond, et le résultat final représente bien cet état d’esprit. Quelques passages funs noyés dans de l’ennui. Une suite un brin plus sérieuse mais pas exceptionnelle non plus a d’ailleurs vu le jour en 2008, sans Brad Sykes (ouf).
Rick_D__Jacquet
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le 13 juin 2014

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