Death March est une évocation de la marche forcée subie par les dizaines de milliers prisonniers philippins et américains, menés par l'Armée Japonaise vers le Camp O'Donnell à l'issue de la bataille de Bataan en 1942.
Adolfo Alix Jr. partage avec Raya Martin, avec qui il a d’ailleurs travaillé à plusieurs reprises, une même approche du cinéma. Et à la vision de ce Death March, on pense souvent à Independencia ou à A Short Film About the Indio Nacional. Son film repose sur une même envie de se replonger dans le passé douloureux du pays, et sur une approche esthétique assez proche : travail sur le noir et blanc et mise en scène basée sur la reconstitution et la facticité du décor.
Mais ça ne fait pas tout, la comparaison s’arrête là et le film n’atteint jamais les moments sublimes que l’on peut trouver dans les films de Martin.
C’est drôle car on est finalement pas si éloigné du film de James Franco. Ici aussi on pourrait attendre une marche, un mouvement donc, un environnement, mais ce n’est pas le parti pris du cinéaste.
Il choisit, pour parler de cet évènement tragique, de créer un cadre fixe, factice, et d’adopter une mise en scène volontairement théâtrale. On est en studio, les décors sont en carton, les bruits de la jungle sont des enregistrements. Il ne filme que les acteurs et les échanges verbaux entre prisonniers et surtout entre prisonniers et tortionnaires. Ca se tient tout à fait, et c’est intéressant sur le papier. Mais ça ne fonctionne pas. Comme dans le Franco, cette sur esthétisation permanente ne débouche sur presque rien et peine à masquer le manque de chair du projet. Ici il n’est pas question de split screen mais de ralentis interminables, pour synthétiser toute cette démarche.
En choisissant de ne filmer que l’humain, sa souffrance psychologique et physique, il délaisse totalement un élément fondamental et qui participe de l’état de l’homme prisonnier ou bourreau, le contexte et le lieu où se déroule l’action. La jungle, la chaleur, la faune, la végétation, … Ca ne peut pas, ne doit pas, être évincé totalement, et pourtant les 3 bouts de cartons ne suffisent pas à rendre compte de cette contrainte.
C’est dommage mais là le résultat est plombant, très répétitif et vain.très répétitif et vain.
Teklow13
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le 21 mai 2013

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