Avec orchestre symphonique à Montreux

Le groupe de hard rock qui joue avec un orchestre symphonique est devenu presque un passage obligé dans une carrière, même Metallica (à 2 reprises) et Scorpions y sont passés, pas mal d’autres aussi. Mais il faut reconnaître que Deep Purple est un groupe précurseur puisque sous l’impulsion de Jon Lord, ils avaient joué au Royal Albert Hall en 1969 un « Concerto for Group and Orchestra », ce qui avait déchaîné les passions car le mélange des styles était alors nouveau et le résultat à certains moments bancal et inégal. Ils l’ont rejoué avec Steve Morse en 2000 pour les 30 ans de cette partition dans la même salle. Aujourd’hui, c’est devenu bien plus banal et les résultats, soyons honnête, ne m’ont jamais complètement convaincu. Certains moments peuvent être brillants mais dans l’ensemble, cette « fusion » du classique et du hard rock réussit-elle pleinement ? Pas certain. C’est bien plus un accompagnement majestueux qui remplace avantageusement les synthés qui ont eu tendance à partir des années 80 à remplacer les orchestres symphoniques sans jamais les égaler bien sûr, au contraire…Rien ne remplacera le son puissant de vrais instruments joués par des musicien/nes de talent.

Le 16 juillet 2011, Deep Purple avec désormais Don Airey aux claviers se produit à Montreux accompagné ici du Neue Philharmonie Frankfurt Orchestra, dirigé par Stephen Bentley-Klein. La structure est lourde et ne permet donc pratiquement aucune variation ou d’improvisation dans la setlist de cette tournée (ils sont passés dans les arènes de Vienne le 27 juillet). Sur les anciens morceaux, l’orchestre se contente d’apporter des touches et il est même absent de « Maybe I’m a leo », « Strange kind of woman », « Lazy » (c’est le chef d’orchestre qui joue un solo de violon à la fin de ce titre auquel Morse répond avec sa guitare, excellent !) et « Space Truckin’ ». Sa présence est plus intéressante sur les morceaux comme « Rapture of the deep » ou « Knocking at your back door », emmenant la musique dans une autre dimension. Là on se dit que ça décolle et que l’orchestre amène vraiment quelque chose. Pour le reste, c’est un très bon concert de Deep Purple, le talent de Morse avait vraiment apporté un plus au groupe et Airey avait trouvé sa place après la mort de Jon Lord, apportant une pointe d’humour aussi : en 2024 durant son solo, il bloque une touche de son clavier et un serveur en livrée lui apporte un verre de vin sur un plateau qu’il descend goulument !!! Ian Gillan avait une voix encore puissante mais qui commence à montrer des signes de faiblesse avec l’âge quand il part dans les aiguës (normal). En 2024, il est parfois à la peine sur les anciens classiques. Mais Deep Purple continue depuis les années 2000 de nous offrir des concerts de qualité et, ce qui est plus rare pour des groupes des années 60, des albums studio qui sont sacrément solides.