Dellamorte Dellamore par blazcowicz

J'ai tant à dire sur ce film qu'il m'est difficile de trouver par quoi commencer. Son intro peut-être, posant un personnage charismatique à mourir en un simple coup de téléphone, une mise en scène virtuose et sans cesse en mouvement, une ambiance sonore parfaite. Et au premier zombie qui se présente, j'ai su que j'allais adorer ce film.

Tout le film transpire l'amour du cinéma de genre, j'ai eu l'impression de voir un film somme de tout ce que j'aime voir dans ce domaine. De l'humour noir, un héros badass, des répliques cultes, des personnages pour le moins originaux, du cynisme, du gore généreux, du nichon de qualité (on va pas se mentir), une ambiance solide, une photo à tomber, de gros trips bien jouissifs, un scénario à plusieurs lectures, une musique mémorable, en gros aucun défaut gênant ne ressort. Le réalisateur aime ce qu'il fait et ça se sent pour le spectateur, on a vraiment l'impression de voir un film personnel, qui va au bout de ses idées et ne se prend jamais trop au sérieux.

Le choix de l'acteur est juste parfait, Everett est un acteur intéressant qui n'a étrangement pas eu beaucoup de rôles à fort potentiel, ici il s'en donne à coeur joie. Son expression désabusée, blasée, mais en même temps très expressive colle parfaitement au personnage et à son économie de paroles. J'ai beaucoup pensé à Evil Dead, Braindead ou La famille Addams pour l'humour noir voire macabre, ce qui a du jouer sur ma fibre nostalgique. Ah, cette scène de l'accident et la tête que tire le personnage en voyant le boulot arriver !
Ce film transpire la classe, la beauté, l'amour du cinéma en général, et une certaine poésie se dégage surtout vers la fni, excellente par ailleurs. C'est assurément le mélange des genres qui aurait pu être casse-gueule et bordélique qui rend le film aussi bon à mes yeux, car tout est assimilé de façon incroyablement cohérente, on sent une descente dans la folie en voyant le personnage déraper lentement et de façon inéluctable, mais ici c'est plus jouissif que tragique. Les éléments laissés sans explication contribuent au mystère et à l'ambiance parfois onirique du film, fort appréciable. Et encore dans tout ça, j'ai oublié le formidable sidekick qu'est Gnaghi, inénarrable. Nyah !