Tout est très classique dans ce thriller, autant dans le scénario avec la fameuse dernière nuit avant la retraite du flic, que dans la réalisation, au rythme globalement soutenu par une musique à suspense. Tout se tient cependant, et les quelques audaces parviennent à se mêler au reste. Parmi celles-ci, retenons le tout premier plan, celui qui survole Milan pendant de longues minutes de générique, séquence de haute voltige sans bavure, jusqu'à son arrivée devant la fenêtre d'un appartement où il y a de la vie. La fameuse fenêtre ouverte sur le monde, dirait Godard, ou plutôt ici le monde ouvert sur une fenêtre... Et puis, il y a la route, filmée sous tous les angles. Et qui mène au tunnel, le lieu du crime, le lieu du danger. Ainsi, le mouvement géographique du film, de haut en bas, rejoint-il le trajet du protagoniste, de la fête à l'enfer... Chemin classique du thriller, certes, mais encore une fois, bien ficelé, sans chichis. Sans bavure, comme son personnage, dont le seul souci est de savoir s'il sera pris ou non. L'homme qui n'a jamais tiré, comme on le surnomme, pris au piège, et qui doit agir seul au risque d'être condamné et de voir l'argent de sa retraite supprimé. Parcours héroïque classique, mais efficace. En somme, l'image est belle, la musique est bonne, l'acteur est juste, l'esthétique et l'ambiance logiques, le film est réussi, sans caprices, sans fioriture, sans élucubration. Net. C'est classique, mais bien fait et on passe un moment sympathique devant une histoire pour laquelle on n'a pas besoin de se creuser la tête... Juste une histoire policière qu'on nous raconte. Parfois, cela fait du bien.