Le spectateur de douze ans qui aura malgré cela vu Derrière la colline — ou celui qui sommeille en chaque adulte — n’appréciera pas la fin ouverte. Et quand je dis ouverte, c’est même béante.


Peut-être malgré cela, mais sans doute pas grâce à cela, le film est plutôt bon.
Un fermier — du genre patriarche — et son entourage se retrouvent confrontés à la présence invisible de « nomades » venus de l’autre côté d’une colline : présenté comme une allégorie de la situation politique turque, Derrière la colline peut aussi se voir simplement comme une comédie dramatique qui tire volontiers sur le western — de mon côté, j’ai parfois pensé à un Délivrance en moins malsain ou, pour l’évocation d’une réaction collective à un danger indéterminé, à la Grande Peur dans la montagne (oui, c’est un roman suisse, mais tout de même).
L’interprétation est correcte, le récit très bien construit instaure une tension qui croît lentement mais sûrement, et les décors valent toutes les propagandes écologistes du monde. Derrière la colline manque juste d’un peu de punch.

Alcofribas
7
Écrit par

Créée

le 6 mai 2015

Critique lue 324 fois

3 j'aime

Alcofribas

Écrit par

Critique lue 324 fois

3

D'autres avis sur Derrière la colline

Derrière la colline
pierreAfeu
6

Critique de Derrière la colline par pierreAfeu

C'est un peu du théâtre en plein air, des paysages démesurés pour décor, des acteurs perdus dans cette immensité, perdus en eux-mêmes, comme aveuglés. Allégorie de l'absurde virant au tragique par la...

le 17 avr. 2013

6 j'aime

Derrière la colline
Selenie
7

Critique de Derrière la colline par Selenie

Voilà un film dont le scénario a un potentiel dingue mais que les choix du réalisteur Emir Aper ne semble pas toujours appropriés mais qui, en même temps, démontre que ce réalisateur a du talent...

le 12 avr. 2013

2 j'aime

Du même critique

Propaganda
Alcofribas
7

Dans tous les sens

Pratiquant la sociologie du travail sauvage, je distingue boulots de merde et boulots de connard. J’ai tâché de mener ma jeunesse de façon à éviter les uns et les autres. J’applique l’expression...

le 1 oct. 2017

30 j'aime

8

Le Jeune Acteur, tome 1
Alcofribas
7

« Ce Vincent Lacoste »

Pour ceux qui ne se seraient pas encore dit que les films et les albums de Riad Sattouf déclinent une seule et même œuvre sous différentes formes, ce premier volume du Jeune Acteur fait le lien de...

le 11 nov. 2021

20 j'aime

Un roi sans divertissement
Alcofribas
9

Façon de parler

Ce livre a ruiné l’image que je me faisais de son auteur. Sur la foi des gionophiles – voire gionolâtres – que j’avais précédemment rencontrées, je m’attendais à lire une sorte d’ode à la terre de...

le 4 avr. 2018

20 j'aime