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L'histoire d'un des whistleblowers de Guantanamo qui aura passé quatorze années torturé dans ces geôles sans procès, sans charges, avec pour seul motif qu'il a été formé par Al Qaeda dans les années 90 pour aller soutenir les moudjahidin en Afghanistan. Tahar Rahim et Jodie Foster portent le film, soutenus par la solide réalisation de Kevin Macdonald. Aux questionnements politiques et humains sur l'incarcération illégale et la torture de Mohamedou (et de tous les prisonniers de Guantanamo par la même occasion) s'adjoint la philosophie positive de ce dernier, prêt à tourner la page malgré une rage qui s'emparerait à priori du commun des mortels dans une telle situation. Macdonald fait parti de ces réalisateurs discrets, dont j'oublie souvent l'existence, mais qui livre toujours des films assez percutants. C'est ici percutant, et en parfaite résonance avec l'actualité.


Bonus:

2 featurettes de trois minutes sur Mohamedou et Kevin McDonald

L'avant première en Mauritanie:

Documentaire de dix minutes sur la présentation du film au premier ministre mauritanien et au gratin du pays, dans des conditions qui rappellent que l'on pas tous les mêmes accès à la culture (son pas en 5.1, écran rayé, projo relancée par trois fois suite à des soucis techniques...). Mais il met surtout en avant l'importance de cette histoire pour ce pays largement méconnu des occidentaux, et le symbole qu'est devenu Mohamedou là-bas.


Une interview de dix minutes avec Tahar Rahim sur son rôle et sa collaboration avec Mohamedou pour saisir l'essence de l'homme.


Projection au Club 300 d'Allociné avec un Q&A de Tahar Rahim

My Brother's Keeper :

Sans doute le bonus le plus intéressant, un documentaire de vingt minutes suivant la vie de Mohamedou après sa libération en 2016, notamment via les liens d'amitié qu'il a lié avec un de ses anciens geôliers, Steve, venant lui rendre visite en Mauritanie et faisant part de son sentiment de culpabilité (bien que n'ayant pas fait partie des tortionnaires). On y apprend également que Mohamedou n'est pas vraiment libre puisqu'il lui est interdit de quitter son pays malgré que sa famille vive en Allemagne, et alors qu'il n'a jamais été accusé de quoi que ce soit. Un très bel épilogue au film alors que les deux amis s'esclaffent en regardant The Big Lebowski.


Bonus physique : un livret de 150 pages reprenant les premiers chapitres des Carnets de Guantanamo publiés en 2015, avec les bandes noires de censure d'origine.

Frakkazak

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