Un lycée dans une banlieue chaude de New York. Une équipe enseignante au bout du rouleau, des élèves livrés à eux-mêmes, en révolte, en rupture de tout ; des parents démissionnaires et/ou paranoïaques et agressifs. Un professeur remplaçant, qui change régulièrement d'endroit et va poser son cartable 3 semaines dans ce lycée. Passionnément humain et naturellement empathique, il traîne malgré tout sa mélancolie et cache ses démons.
Voila pour le contexte. On pourrait ajouter un environnement hostile, des pseudo-pédagogues occupés à rentabiliser leurs investissements financiers et immobiliers, une petite fille perdue qu'il va tenter d'aider, une autre qui ne l'est pas moins et qui va le mettre face à ses échecs.
Certains seront tentés de comparer "Detachment" à "Entre les Murs". Heureusement, il n'en est rien, et le pitoyable docu-drama français pour bobo bien pensant peut aller se rhabiller devant la magnifique leçon de cinéma qui nous est offerte ici. Tony Kaye maîtrise son sujet et dirige Adrian Brody comme seul Polanski avait su le faire avant lui. L'acteur est tout simplement extraordinaire, marchant tout au long du film sur un fil de verre qui menace de rompre à tout instant, risquant de l'entraîner alors dans un gouffre sans fond. On est ému, aux larmes bien sûr, bien que le film ne verse jamais dans le pathos.
C'est ici de la réalité nue dont il est question, du formidable désastre annoncé des générations futures, gavées dès la naissance par toutes les tentations qui gravitent autour d'elles, qui ignorent le mot frustration et cherchent désespérément des repères sécurisants, et délaissées par des parents "en crise" (chômage, négritude, famille mono-parentale,...)
On sort de là en état de choc.
marielou67
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le 14 févr. 2012

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marielou67

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