Quand on a pas d'histoire, autant opter pour un concept basique qui ne nécessite que peu d'écriture pour rapporter du fric, ici le DV-movie, et quand en plus on a pas d'idées, allons-y carrément en reprenant toutes celles qui ont déjà été utilisées. Un bref texte alarmant en intro, puis un speech servit par le « réalisateur », et ça sera une bonne occasion pour faire un clin d'oeil à Grave Encounters. Puis, ajoutons-y une histoire d'exorcisme, pour surfer sur la vague Le Rite et Le dernier exorcisme, tout en y greffant une dose de science, comme ce fut le cas dans Insidious, et enfin prévoyez un twist à deux balles façon Paranormal Activity, et vous aurez votre bobine. Seul problème, bien qu'elle essaie de s'approprier ce qu'ont fait les autres, elle en prend seulement les tares et non les qualités. Témoignages chiants et scènes d'exorcisme s'enchainent, elles-aussi ennuyeuses, reposant sur le spooky time qui consiste à faire hurler tout le monde (et idéalement en faire tomber un ou deux à la renverse) sans que l'on ne distingue quoique ce soit, le point de vue basculant toujours sur une caméra de mauvaise qualité, excuse — plus ou moins — habile pour y glisser une ombre et faire semblant d'être original (manque de bol c'est le même effet que dans tous les Paranormal Activity).

Bref, Devil Inside est sans conteste le fin fond de la fosse à purin de tous les DV-movies, et face à Chronicle, autre DV-movie du mois, il ne fait pas le poids. Le scénario est aussi savoureux que le contenu d'un crachoir, et quant à la réalisation, c'est d'une tristesse assommante, le tout manquant totalement de rythme, et surtout, ne faisant jamais monter le moindre frisson.
La bande-annonce se révèle d'ailleurs être un bon moyen de voir le film sans aller en salles, on y voit à peu près tout ce que la pellicule avait à nous montrer, et elle réussit même à se montrer plus efficace que le film en lui-même, ce qui d'un oeil mercatique est un bon point, mais aussi un sérieux attrape-couillons.
Pour conclure, à moins d'être collégien et n'avoir jamais vu tous les films qui ont pu être cités précédemment (de même que ce qui ne l'ont pas été, comme L'exorciste), cette bobine ne méritera même pas que l'on s'y attarde, même si l'on avait un besoin urgent de s'essuyer le cul. Les autres sursauteront une ou deux fois, mais malgré sa courte durée (83 minutes), le manque d'action aura vite fait d'endormir toute l'assemblée.
Mention spéciale pour Suzan Crowley, qui grâce à son jeu d'actrice a réussi à servir les brefs instants nécessaires à la réalisation d'une bande-annonce choc pouvant attirer le badaud. Bravo, vous nous avez bien baisé.

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le 26 févr. 2012

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SlashersHouse

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