Faire une critique d'un film classé Catégorie III, c'est parfois compliqué. Par exemple, ce "Diary of a Serial Killer"...


Qu'on se le dise : Vous cherchez un film repoussant les limites du tolérable ? Vous cherchez du gore ? Du cul ? Des trucs sales ? Ce film est fait pour vous !


Car, comme le titre l'indique, nous suivons le témoignage de Lau, jeune père de famille ayant une famille aimante, tout ce qui a de plus banale, mais qui s'avère être un terrible tueur en série qui n'hésite pas à massacrer des prostituées soi-disant pour leur permettre de se réincarner et ainsi de leur offrir une meilleure vie que celle de débauche qui semble écoeurer notre protagoniste...


Ainsi, très vite on va suivre l'itinéraire meurtrier de notre serial killer, n'hésitant pas à faire preuve d'imagination pour ses mises à mort (genre une prostituée qui se fait pénétrer par un gros pétard qu'il n'hésite pas à faire exploser) et sombrant au fur et à mesure du récit dans un délire à la Ed GEIN : Dépeçage de cadavres, nécrophilie...


Ainsi, le schéma narratif est ultra classique, le film n'hésite jamais à marcher sur les plates bandes de "Henry, Portrait of a Serial Killer" ou le géniallissime "Maniac" de William LUSTIG, notamment dans sa mise en scène parfois proche du documentaire (l'intro du film nous fait douter sur la véracité de l'existence de ce tueur d'ailleurs) ou sur ses éclairages très bruts.


Mais là où le film commence à poser problème, c'est quand il tente de justifier les actions de son tueur... avec un genre d'esprit revanchard très crétin sur les bords ! Par exemple, la première victime de Lau ne sera pas une prostituée mais une touriste japonaise ! Après avoir commis son crime, ce dernier sautera de joie sous prétexte qu'il a vengé son pays en tuant une japonaise (en rapport avec la guerre sino-japonaise qui aura traumatisé la Chine dans les 30's, voir l'immonde "Men Behind the Sun" si vous voulez vous faire une petite idée)


Le pire reste ce flash back absolument ridicule qui tente de justifier et rationaliser la haine de notre serial killer envers les jeunes filles de petite vertue... le mec s'est juste pris un gros coup dans les bijoux par une femme alors que ce dernier se masturbait dans son dortoir !


Et malgré tout ça, malgré le comportement burlesque de notre serial killer (le mec fait des cabrioles une fois qu'il a commis un crime) rendant le tout encore plus malaisant, il y a ça et là des idées de mise en scène intéressantes (notamment une métaphore sexuelle avec... un pistolet désherbant !) et surtout une romance qui se crée entre Lau et Jade, interprétée par la magnifique Strawberry YEUNG (que le réalisateur s'efforcera de ne jamais montrer nue malgré les quelques scènes de coït... plutôt étrange pour un Catégorie III), une romance plutôt classique et même archi-vue dans le genre, mais pleine de sincérité, nous offrant également une séquence de sexe très prude (pas un bout de téton apparent) mais superbement filmée !


C'est un peu tout ça "Diary of a Serial Killer", ça oscille entre le malaise, le ridicule, parfois l'ennui, entre le voyeurisme crado et la pudeur d'un softcore classique, les quelques très belles scènes sont en général les scènes érotiques, mais on retrouve comme d'habitude des femmes nues torturées, du burlesque débile...


Pas évident de se faire un avis sur ce genre de films classés "Catégorie III"...

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le 30 avr. 2020

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