Die Die My Darling
4.4
Die Die My Darling

Court-métrage de François Gaillard (2011)

Die die my darling est un moyen métrage complètement timbré, qui donne une pêche monumentale quand on a pris goût aux giallos à la française de François Gaillard. Notre homme a pour ainsi dire tout compris à la notion de spectacle, puisqu’il arrive à condenser en peu de temps de multiples éléments d’exploitation en supprimant tout simplement toutes les longueurs de ce genre de projet.


Les motivations de la tueuse, on s’en tamponne ! Ce qu’on voulait voir, c’était des beaux brins de femmes, du gore et une ambiance. Et bien tout est là. On peut même souligner l’excellent travail de mise en scène qui a été fait sur ce moyen métrage, très kitch, toujours saturé en tirant vers le rouge (sauf pendant de rares séquences qui expérimentent plus ou moins bien : le coup de la salle envahie de plumes fait souvent apparaître des faux raccords). Mais qu’importe. Die Die my darling, c’est tout simplement la patate, avec un capital sympathie énorme (on reconnaît avec jubilation les acteurs des autres giallos de François, et en guest star un Rurik Sallé qui donne dans un cabotinage des plus savoureux, à grand renfort de formules bad boy presque anachroniques). Le résultat est des plus réussi : le film parvient à concentrer l’essentiel d’un tel spectacle en un minimum de temps, se révélant aussi à l’aise dans le hype (le générique de début) que dans le filmage d’action (tout est d’une lisibilité agréable). Se délestant de tout propos féministe (le tueur est une femme), le film ne préfère en retenir que l’aspect spectaculaire, donnant la part belle aux combats (une cat fight mouvementée à coup de matraques électriques) et aux saillies gores, toujours bienvenues. Alternant relativement bien les armes pour renouveler les enjeux, prompt à se laisser aller à quelques délires qui font « bien » (le baiser de la tueuse sur son adversaire nazie), Die die my darling s’aime ou pas (il reste d’ailleurs tellement dans son délire qu’il se jette dans le ridicule tout en restant sérieux). Mais c’est bien là qu’on cerne l’optique de François Gaillard : il se fout de la critique, il mise tout sur la connivence avec le public, en en donnant pour son argent. Au vu des qualités formelles de la mise en scène (pour les dialogues en revanche, même si ils font bien dans le tableau et se révèlent très drôle pour leur côté bad boy, on est loin de la poésie, et c’est tant mieux), Die die my darling se révèle être une excellente ouverture sur le cinéma de François Gaillard, appuyé par une musique de Double Dragon toujours aussi efficace. Seul regret : le film ne fait que 20 minutes.

Voracinéphile
7
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le 4 déc. 2015

Critique lue 402 fois

Voracinéphile

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