M. Moore, c’est mal ce que vous avez fait, c’est très mal. On ne vole pas son goûté à un enfant, on ne lui casse pas non plus ses jouets et surtout, surtout ! On ne viole jamais son imaginaire. Avec votre Die Hard 5, non seulement vous avez commis tous ces méfaits, mais vous avez certainement signé la mort d’une franchise qui, quoi qu’on en dise, avait réussi à maintenir un certain niveau de qualité. Vous en serez redevable jusqu’à votre dernier souffle, juste avant d’aller griller en Enfer pour l’éternité, votre descendance étant maudite pour les soixante prochaines générations !

De trois choses l’une, soit vous n’avez pas vu les épisodes précédents (ce qui démontre quel inculte vous êtes), soit vous avez pensé avoir le droit de repenser la franchise (ce qui démontre quel prétentieux vous êtes), soit les deux (ce qui démontre quel con vous êtes). Vu le résultat calamiteux dont vous avez accouché, c’est probablement la dernière supposition qui est la bonne puisque l’esprit des précédents Die Hard s’est totalement perdu dans les méandres d’un film sans queue ni tête qui parvient même par moments à ennuyer le spectateur.

Pourtant, Die Hard était un peu la franchise qui permettait aux cinéphiles exigeants de dire sans honte qu’ils aimaient certains films d’action sans pour autant passer pour de gros bourrins shootés à la testostérone. Le traitement que vous infligez au personnage de John McClane dans votre « truc » et qui lui enlève toute forme de morale, en fait un authentique abruti par exemple lorsqu’il frappe gratuitement un automobiliste lambda sous le véhicule duquel il s’était jeté. Vous lui faites pratiquer la violence gratuite sans aucun remord, du coup on l’aime beaucoup moins ce John-là, qui perd en charisme lorsqu’il gagne en bêtise. En somme vous en avez fait un imbécile et ça, c'est impardonnable !

Die Hard c’était à chaque épisode un affrontement à distance entre ce bon vieux John et un bad guy toujours mémorable et charismatique. Qu’il était bon Jeremy Irons en méchant migraineux chronique, drogué aux antalgiques ! Dans votre opus à vous, non seulement les bad guys ont le charisme d’une sardine baignant dans l’huile, mais ils sont plusieurs à se succéder au long du film, diluant d’autant l’intérêt qu’on leur porte et qui n’était déjà pas brillant. Le sommet du mauvais goût est atteint avec Radivoje Bukvic pour lequel vous ne trouvez rien de mieux que d’en faire une petite crapule stupide et mangeuse de carottes crues, des carottes bon sang ! Mais où êtes-vous allé chercher une telle dose de crétinisme ?! Là seule qui tient à peu près la route est Yuliya Snigir (le 1 est pour elle…) qui, en plus d’être une femme magnifiquement slave, a dans le regard toute l’ambigüité et la malfaisance nécessaires à une méchante grand cru. Qu’il est bon ce moment où elle suggère d’un sourire et d’un regard que non seulement elle est la fille de son père (lapalissade…), mais qu’elle pourrait bien être aussi sa maîtresse. Quant à vos pitoyables scènes de poursuites, elles s’étirent en longueur à l’infini jusqu’à l’ennui et les filmer en gros plan les rend toutes illisibles, voir repoussantes.

Pas la peine d’en dire plus, vous êtes un handicapé du cinéma qui filme avec ses fesses M. Moore, il ne peut donc en sortir que de la merde. Vous êtes un handicapé qui, comme on dit, n’a rien compris au film, en tout cas aux précédents épisodes de Die Hard. Vous avez définitivement transformé à leurs dépends les cinéphiles fans de la franchise en imbéciles, fans primaires de muscles huilés, d’explosions et de sang. Affalés sur le canapé tâché de cola avec vingt kilogrammes de pop-corn au beurre posés sur les genoux. Même si parfois vous tentez de reprendre à votre compte l’humour des autres films, vous vous plantez à chaque fois car d’humour vous n’en avez que du bien gras et bien con.

On verra Die Hard 5 par curiosité, pour Bruce Willis qui vieilli bien (contrairement à John McClane) ou pour se dire, en bon fan qui se respecte, qu’on les a tous vus. On le verra plus certainement comme une oraison funèbre, comme l’enterrement de John McClane, un des héros du cinéma d’action les plus cools de l’histoire du septième art. M. Moore, vous êtes donc reconnu coupable de meurtre et serez désormais contraint de vous tenir à plus de cinq cents mètres de toute caméra, la sentence étant exécutable immédiatement.
Jambalaya
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le 24 mai 2013

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Jambalaya

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