Dans la forêt

Un vieux qui a passé sa vie à trimer au fin fond d’une forêt du nord de la Grèce. Un jeune qui a participé aux championnats de motocross un peu partout dans le monde. L’ex-épouse et mère meurt et le deuxième vient réclamer la part d’héritage qui lui revient : une vieille cabane et 40.000 hectares de terres agricoles.
Grigorakis signe un drame écologique tout en abordant le thème de la filiation et du choc des générations. Le conflit des générations est exacerbé par les compagnies minières qui, en livrant les étendues boisées à leurs monstrueuses machines, creusent toujours plus profond une terre à laquelle sont attachés les pères. Les fils, eux, n’ont pas les mêmes rêves et ni les mêmes besoins. Dans ces contrées sauvages du nord de la Grèce, c’est en rappant que les jeunes racontent leurs rêves ou en poussant à l’extrême les moteurs de leurs motocross. La mine, ça paye, la vente de noix ou de pommes, moins, surtout en période de crise. Les compagnies achètent l’envie de vivre plus confortablement, loin d’une nature, qui, par la voracité de l’Homme, impose de plus en plus des conditions de vie hostiles.
Un cercle vicieux.
Servi par un jeu d’acteurs sobre et juste, soupoudré de cynisme, le film est une réussite photographique même si les plans sont souvent sombres par la présence de la pluie, de la nuit et des plans intérieurs de bars et de granges. La manière de filmer les grands arbres donnerait presque le tournis, renforçant l’idée que l’Homme n’est qu’une infime partie d’un tout tellement immense et à la fois fragile.