Dirty Wars (2013), réalisé par Rick Rowley, m’a laissé un sentiment de trouble profond. Ce documentaire n’est pas qu’un simple exposé journalistique ; c’est une plongée dans les zones les plus opaques de la guerre moderne. J’ai choisi de lui attribuer la note de 8/10 pour sa force de dénonciation et sa rigueur narrative.
Le film suit Jeremy Scahill, journaliste opiniâtre, qui nous emmène sur les traces de la JSOC, une unité secrète des forces spéciales américaines. Ce que j’ai apprécié, c’est l’approche presque intime de l’enquête : on ne regarde pas seulement des faits, on accompagne un homme qui doute, qui prend des risques, et qui se confronte à l’indifférence des puissants.
Visuellement, le film est sobre mais puissant. L’ambiance pesante reflète bien l’angoisse d’un monde où les frappes deviennent anonymes et les victimes invisibles. La réalisation évite l’effet choc facile pour laisser place à une tension plus lente, mais durable.
Si je n’ai pas mis la note maximale, c’est parce que certains passages tournent un peu en rond, et le style peut paraître trop sérieux à ceux qui attendent plus de rythme. Mais ce serait injuste de ne pas reconnaître l’importance et le courage de cette œuvre.
Dirty Wars est un documentaire essentiel. Il ne cherche pas à donner toutes les réponses, mais il pose les bonnes questions — celles qu’on évite trop souvent. Et c’est déjà beaucoup.