Battlestar Galactica (2004) n’est pas seulement une série de science-fiction, c’est un laboratoire politique sous haute tension. Si je lui ai mis 9/10, c’est parce qu’elle réussit à conjuguer tension dramatique et profondeur politique sans jamais sacrifier l’intelligence du propos.
Dès le pilote, la série pose une question brûlante : comment gouverner en situation de crise totale ? La démocratie peut-elle survivre à l’exode, à la peur, à l’ennemi intérieur ? À travers le duo tendu entre l’amiral Adama et la présidente Roslin, la série met en scène les dérives sécuritaires, la manipulation de l’opinion, les conflits entre civil et militaire — autant d’échos directs à notre monde post-11 septembre.
Les Cylons, en tant qu’ennemis invisibles et infiltrés, cristallisent la paranoïa d’une société traumatisée. Mais Battlestar ne tombe jamais dans la caricature : elle montre aussi les dilemmes, les failles morales, et surtout, la tentation du pouvoir, même chez ceux qui se croient vertueux.
Ce que j’admire particulièrement, c’est que la série ne propose pas de réponses toutes faites. Elle préfère la complexité à la facilité, le questionnement à l’endoctrinement. C’est ce qui rend son message politique si fort, et si intemporel.
Battlestar Galactica est une œuvre qui ne se contente pas de divertir : elle force à penser, à douter, à débattre. Et c’est précisément ce que j’attends d’une grande série.