Un film qui raconte l'histoire d'un couple qui vacille dangereusement, avec la recette comprenant une ancienne petite amie de retour vingt ans après avoir largué son amour de jeunesse qui s'est marié depuis ... Ça s'est vu et revu dans beaucoup de films avec des prévisibilités archi convenues dans ce genre de cinéma.
Pourtant, la bande annonce a poussé, tout en proposant à ma compagne qui aime assez les films alliant comédie, drame et socialité à la française, à le regarder. Car Dis Moi Juste Que Tu M'Aimes tient aussi par un thriller tendu.
Omar Sy y joue un de ses meilleurs rôles de sa filmographie en époux et père aimant mais droit dans ses bottes. La venue de l'amour de jeunesse qui lui avait brisé le cœur - dont Vanessa Paradis prête les traits - et revenant comme une fleur a de quoi proposer donc une recette bien éculée disais-je. Mais c'est l'épouse, jouée avec fragilité par Elodie Bouchez, qui va déclencher le vrai danger de la rupture, craignant de perdre son mari et s'en remettant naïvement en confidence à un supérieur hiérarchique de sa vie professionnelle, un cadre interprété par un José Garcia qui rend son personnage manipulateur vraiment répugnant et détestable, réduisant son périmètre de prédation jusqu'à aller s'incruster dans la vie familiale du couple.
J'ai pas mal pensé à Harry, Un Ami Qui Vous Veut Du Bien avec Sergi Lopez dans bien des scènes où l'on redoute le pire.
Dis Moi Juste Que Tu M'Aimes est un film qui, contre toute prévisibilité attendue et malgré une fin qui m'a paru un poil (de chipotage) téléfilmesque, tient le spectateur jusqu'au bout. La réalisatrice, Anne Le Ny, est arrivée à faire émerger des émotions mêlées d'inquiétude et d'impuissance rageuse, avec des acteurs étant très bons ici, face à la situation montant vers la limite élastique fatale permettant d'aborder les sujets du manque de confiance en soi et en l'autre, ainsi que du harcèlement à l'encontre de personnes traversant une période de vulnérabilité et devenant facilement manipulables.
C'est validé !