À l'Ouest, rien de nouveau

Voilà un pur produit de série que ce western aux thèmes rabâchés et aux situations vues cent fois. Un nouveau riche qui a les yeux plus gros que le ventre et qui veut s’attaquer à la plus puissante famille locale, une femme qui déchire les deux clans et c’est parti pour les coups bas et les règlements de compte. Rien d’ingénieux là-dedans avec quelques séquences décevantes (le siège, la résolution) mais une distribution qui fait le boulot et qui rend l’ensemble sympathique et distrayant. Entre un Randolph Scott toujours aussi délicieusement monolithique, un Richard Boone toujours parfait en antagoniste et des seconds rôles qui ont de l’allure (Leo Gordon ou Lee Van Cleef), le film tire bien parti de ses trognes même s’il aurait pu avantageusement développer certains personnages, à l’image d’un Richard Boone dont la déception amoureuse n’est peut-être pas suffisamment exploitée.

Mais on n’est pas là pour finasser. Le réalisateur mise essentiellement sur l’action et, même si toutes les scènes ne sont pas ficelées avec rigueur, le résultat est tambourinant. Fusillades, duels et chevauchées rythment ainsi un western bruyant et pétaradant qui ne vise que l’efficacité. Un parti-pris de série B totalement assumé qui donne un spectacle où on ne s’ennuie pas mais qui manque clairement de subtilité. Ainsi la résolution à grands coups de dynamite aurait mérité, à la place, une action plus habile de son personnage principal dont la doublure peine à se cacher dès qu’il s’agit de jouer du coup de poing. Pas ennuyeux, loin de là, sympathique même, Dix Hommes à abattre est quand même à placer très loin des grands westerns de série B dans lesquels a tourné Randolph Scott.

5,5