Nazeville ou peut-être suis-je trop allée au théâtre dans ma vie

Von Trier est un européen. Un auteur. Un mec qui réfléchit. Qui fait des expériences. Qui a de l'ambition. Comme n'importe quelle personne réunissant tous ces critères, il s'est dit : je vais faire un Film. Un beau, un grand, un magnifique film, intelligent, grandiloquent mais sobre, théâtral, cruel, qui parle de l'humanité dans les tréfonds de ses instincts les plus noirs. Bref, du Brecht transposé à l'écran.
Eh oui, moi aussi j'ai de la culture.
Le vide du plateau, le décor forcé de l'imaginaire du spectateur, le quatrième mur chancelant, l'intellect rude confronté à la réflexion passive.. Oui bon, blablabla..
C'est beau hein, c'est bien fait, c'est sérieux et bien joué, c'est très respectueux du matériau de base, de la forme et de la mise en place, en scène, en mots. Et pourtant..
Eh bien ça m'a gonflé.
Gonflé, gonflé, gonflé.
Parce que c'est quand même trois put*** d'heures à regarder une martyre qui avait la tronche de Nicole Kidman faire la martyre. Et point. Ah puis pendant 3 minutes, elle se rebelle. Tellement, que ça appelle à une suite.
Ah. Bon. Soit.
Alors passons sur la forme, je ne reviens pas dessus, rien à dire, oui Lars, c'est trèèèès intéressant.
Mais sinon, tu racontes quoi?